Elle avait quelque chose d’assez cocasse la petite cérémonie d’ouverture de cette 12ème Biennale, où l’on a eu droit à des… lauréats fantômes.
Macky Sall, qui n’a pas eu l’occasion de remettre le Grand Prix du chef de l’Etat, 10 millions de francs Cfa, à l’Egyptien Youssef Limoud, s’est plus ou moins contenté, à la fin, d’une photo avec Arébénor Bassène ou l’un des quatre artistes sénégalais sélectionnés pour cette Biennale, qui est d’ailleurs reparti avec le Prix de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), un montant de 5 millions de Cfa pour une imposante peinture de «2, 69m sur 150m», qui «évoque la question de la migration», mais sans l’aborder de «manière frontale».
Arébénor Bassène, seul lauréat présent, a comme qui dirait permis de sauver la face ou de rattraper le coup, sans réussir à faire oublier que les autres n’étaient pas là. Aux abonnés absents, en plus de Limoud Yousssef, l’artiste nigériane Modupeola Fadugba, lauréate du Prix du ministère de la Culture et de la Communication, 5 millions de francs Cfa, et le Congolais Sammy Baloji, lauréat du Prix de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), un montant de 15.000 euros (environ 10 millions en Cfa), dont 5 «en nature» et les 10 autres en «résidences d’artistes».
Avec l’air de jouer les sapeurs-pompiers, le secrétaire général de la Biennale, Rassoul Seydi, expliquera, sans vraiment convaincre, que le jury venait de «terminer son travail», et que les artistes n’avaient tout simplement pas été «informés».