La vérification des faits par les journalistes peut contribuer à changer le discours des politiques, en particulier dans les pays qui ne peuvent compter sur "une tradition très ancrée" en matière de journalisme d’investigation, a soutenu, mardi, Glen Kessler, chroniqueur au Washington Post
"C’est une façon de jeter les bases pour avoir quelque chose de solide et de fiable auprès des politiques, parce que tabler sur l’exactitude de l’information donnée au public, c’est cela qui compte", a déclaré le journaliste d’investigation, au cours d’une vidéoconférence qu’il animait sur "La liberté d’information et le développement durable".
Cette conférence était suivie dans plusieurs ambassades américaines à travers le monde, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de presse.
Selon Glen Kessler, "les journalistes peuvent changer le discours des politiques en vérifiant l’exactitude des propos qui sont servis, en se renseignant sur les sujets traités avec le maximum de sources d’informations".
"Il ne faut pas penser que ce que vous publiez est juste et que vous n’aurez pas à vous justifier, c’est tellement utile de vérifier tout ce qu’ils disent dans leur discours", a souligné le chroniqueur.
Pour Glen Kessler, la vérification des faits par les organes spécialisés dans ce domaine ont amené certains politiques de "revoir leur discours en tenant compte des remarques des journalistes". Il a cité l’actuel président américain Barack Obama et son ex-secrétaire d’Etat, Hillary Clinton.
"Avec le temps, on apprend à faire la part des choses entre ceux qui maquillent l’information et les sources fiables qui donnent la bonne information", a-t-il indiqué.
Outre la question de la vérification de l’information, le chroniqueur du Washington Post a souligné la nécessité d’être "transparent par rapport à ce que l’on sait d’une information’’.
Cela consiste à documenter et étayer les sources "pour permettre aux lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs de savoir que vous n’avez pas toutes les informations pour pouvoir y revenir au besoin", a-t-il dit.
"Il est plus sûr d’obtenir la bonne information fiable que d’être premier à l’obtenir", a-t-il par ailleurs préconisé, répondant à une question d’une journaliste de Sarajevo (Bosnie) sur la question du deadline et de pression face à la concurrence.
Journaliste d’enquête, homme d’affaires et chroniqueur au Washington Post, Glen Kessler "a une expérience de politique étrangère qui lui permet de discuter des meilleures pratiques journalistiques pour diffuser les informations correctes aux États-Unis", lit-on dans une note d’information qui lui est consacrée.
Plusieurs journalistes avaient participé à ce débat animé par le chroniqueur, à partir d’une dizaine ambassades américaines à travers le monde.