Le respect des engagements pris par l’Etat dans plusieurs secteurs, dont notamment l’éducation, figure en bonne place dans le cahier des doléances présenté dimanche par la Coalition des unions régionales de confédérations syndicales au gouverneur de Tambacounda à l’occasion de la fête du travail.
D’autres doléances touchent aux secteurs de la santé, de l’énergie et de l’emploi.
Conformément au thème de cette année - ‘’Renforcer l’unité syndicale pour préserver les acquis’’ -, les travailleurs affiliés aux organisations membres de la Coalition des confédérations syndicales du Sénégal (CCSS), regroupant la CNTS, l’UNSAS, la CSA, la CNTS/FC et l’UDTS, ont marché ensemble pour fêter le 1-er mai.
Partis du jardin de la mairie, ils ont défilé sur l’avenue Demba Diop jusqu’à la station Shell, pour bifurquer vers le stop Abdou Cissokho, puis l’intersection Tassangoro, avant de rappliquer vers la gouvernance, où ils ont déposé leur cahier de doléances.
‘’Les assises de l’éducation et de la formation adossées (aux) concertations régionales, les journées des assises et les mesures présidentielles n‘ont encore servi à rien, car tous les cadres de syndicat d’enseignant observent des mouvements de grève depuis février pour seule revendication : le respect par le gouvernement des accords réalistes et réalistes et réalisables’’, a dit Bangaly Diallo, responsable de la Coalition.
Le respect par l’Etat de ses engagements relatifs à la construction du CRFPE, de l’Université du Sénégal oriental, l’achèvement du lycée technique, industriel, agricole et minier de Tambacounda et la résorption des abris provisoires, figurent aussi au nombre des doléances.
‘’Les travailleurs de la région attendent toujours l’effectivité des promesses faites lors du conseil des ministres décentralisé de 2013, a relevé le président de la CCSS’’, Bangaly Diallo, responsable de la Coalition.
Le gouverneur a été aussi invité à s’impliquer personnellement pour l’enrôlement par les collectivités locales des animateurs polyvalents, qui sont encore laissés en rade, après la décision de l’Agence de la case des tout- petits d’envoyer cette année une trentaine d’entre eux dans les centres régionaux de formation des personnels de l’éducation (CRFPE).
En matière de santé, les conditions d’accueil, de sécurité et d’hospitalisation, le traitement des patients, la vétusté du matériel, le ‘’bas niveau du plateau technique indigne les populations’’, a poursuivi M. Diallo. La Coalition, a-t-il dit, invite les autorités locales à tenir des concertations régionales pour améliorer la prise en charge sanitaire des populations et amener l’Etat central décentralisé à injecter les ressources nécessaires dans le secteur.
Il leur est aussi demandé de s’impliquer pour le paiement des remboursements dus par l’Etat aux structures de santé dans la région, dans le cadre de la Couverture maladie universelle (CMU). D’environ 80 millions en 2015, ‘’aucun remboursement’’ n’a été fait de janvier 2016 à nos jours, a-t-il dit.
L’amélioration des conditions de travail et de vie précaires des acteurs de santé communautaires, dont l’apport est de taille dans le dispositif sanitaire de la région, a aussi été évoquée.
Pour ce qui est de l’énergie, les travailleurs veulent un renforcement de la logistique, pour améliorer la qualité de service et lutter avec efficacité contre la fraude. Ils se sont prononcé pour que les jeunes temporaires et journaliers de l’agence et de la centrale de la SENELEC, soient recrutés, ‘’en priorité’’, au niveau local.
Concernant l’emploi, la Coalition préconise la promotion des initiatives privées pour booster l’entreprenariat et l’auto-emploi. Elle propose la création d’une commission tripartie Etat-syndicat-employeurs, pour gérer ‘’de manière transparente’’ le recrutement de la main d’œuvre locale devant exécuter à l’avenir la construction du CRFPE et de l’Université du Sénégal oriental.
L’application des décisions de justice en faveur des travailleurs du conseil régional, devenu conseil départemental, de l’ARD et de l’Hôtel Asta Kébé ou encore la réalisation de la ZAC de Tambacounda, en vue de promouvoir l’habitat social, sont aussi au nombre des doléances.
Le gouverneur Bouya Amar a promis de transmettre à qui de droit les doléances relevant du niveau national. Il a proposé la tenue, chaque année, de deux rencontres semestrielles entre autorités et travailleurs au sein du comité régional de concertation, pour examiner les doléances locales.
Il a aussi attiré leur attention sur le rôle à jouer par les collectivités locales dans la résolution de questions comme l’application des décisions de justice ou encore l’amélioration des conditions des ASC, dans le cadre de la fonction publique locale que l’Etat est en train de mettre en place.
Bouya Amar a, en outre, indiqué que le suivi des recommandations du conseil des ministres décentralisé de 2013, est en cours et que depuis sa nomination comme gouverneur de la région, il a reçu deux missions dans ce cadre.
Tout en admettant la ‘’pertinence’’ de leurs doléances, le gouverneur a fait remarquer aux travailleurs les ‘’limites financières’’ auxquels l’Etat fait face.
Il n’a pas manqué, à son tour, de formuler une doléance à l’endroit des travailleurs, les invitant, une fois que leurs requêtes sont satisfaites, à se mettre au travail, à améliorer leurs rapports avec les citoyens pour leur donner un service de qualité.