Les quotidiens ouvrent leurs colonnes à une variété de sujets, dont l’interdiction faite au maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, jeudi soir, d’entrer en territoire gambien.
M. Baldé dirigeait une délégation qui se rendait à Kanifing, une ville gambienne jumelée à Ziguinchor.
Selon le programme de sa visite remis à un journaliste de l’APS, Abdoulaye Baldé et le maire de Kanifing devaient, à la fin de leur rencontre, remettre un mémorandum aux autorités de la Gambie et du Sénégal, en vue de la levée du blocus imposé aux transporteurs sénégalais par le gouvernement gambien.
Depuis plusieurs semaines, les automobilistes contournent la Gambie pour aller du nord du Sénégal vers le sud, et vice versa, en raison d’une forte hausse des droits de passage - ces droits payés par les transporteurs auraient été décuplés - sur le fleuve Gambie.
"Abdoulaye Baldé refoulé à la frontière… par la Police sénégalaise", titre Le Populaire. "J’ai informé le président Macky Sall. Il sait très bien que je l’ai informé", s’explique le maire de Ziguinchor, qui qualifie d’"antidémocratique" l’interdiction faite à lui par des policiers sénégalais d’entrer en Gambie.
"J’ai informé Macky [Sall] de mon voyage en Gambie", insiste M. Baldé, cité par L’Observateur. "Baldé et sa délégation ont été bloqués par la Police sénégalaise", rapporte ce journal.
"Ce voyage était une occasion de trouver une solution à ce conflit", a ajouté Abdoulaye Baldé. En parlant de conflit, il fait allusion au blocus imposé aux automobilistes par les autorités gambiennes.
La traque menée par le ministre des Collectivités locales contre les "cumulards" fait la une de Sud Quotidien. "[Abdoulaye] Diouf Sarr destitue six autres élus", écrit-il, citant les députés Yatta Sow, Aliou Demba Sow, Hadj Mamadou Sall, Daouda Dia, Ibrahima Baba Sall, Mamadou Cissé et Inthy Boiro.
Ces élus de l’APR (majorité) et du PDS exerçaient trois mandats électifs, en violation de la loi, selon le ministre chargé des Collectivités locales.
Les quotidiens rappellent que leur "destitution" est la suite d’une série inaugurée avec la députée PDS Aïda Mbodj, qui a été démise par Abdoulaye Diouf Sarr de ses fonctions de membre et présidente du conseil départemental de Bambey (centre).
"Aida Mbodj, qui incarne (…) un tant soit peu la résistance au régime en place, [est] la première victime d’une loi datant de 1996, qui réprime le cumul des mandats. Une loi jamais appliquée", fait remarquer le Témoin Quotidien.
Selon WalfQuotidien et La Tribune, un membre du Parlement européen a demandé l’évacuation sanitaire de Bibo Bourgi en France, ce qui fait écrire au journal cité en premier lieu que "les pressions s’accentuent sur l’Etat du Sénégal".
"L’eurodéputée Pervenche Beres intime au Sénégal de faire le nécessaire" pour que M. Bourgi aille se soigner à l’étranger, écrit WalfQuotidien.
La Tribune note que "le Parlement européen plaide pour Bibo Bourgi".
Un organe des Nations unies aurait exprimé la même revendication en faveur de ce détenu, avait rapporté la presse sénégalaise, il y a plusieurs semaines.
Ibrahim Aboukhalil dit Bibo Bourgi est condamné au Sénégal à cinq ans de prison pour complicité de détournement de deniers publics avec l’ancien ministre Karim Wade. Evacué en France pour y recevoir des soins, au début de son procès, il est ensuite revenu au Sénégal.
Le quotidien Enquête s’intéresse au déminage en Casamance (sud). "Les non-dits d’un échec", titre-t-il, en faisant état de "révélations assez étonnantes sur les raisons de l’échec du déminage" de cette partie du territoire sénégalais gorgée de "milliers de mines terrestres".
Le Soleil se fait l’écho de l’appel lancé par le président Macky Sall en faveur d’"une relecture du partenariat" des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique avec l’Union européenne, qui tiennent un conseil des ministres conjoint depuis jeudi, à Dakar.