Le nombre de cas de paludisme a presque doublé entre 2014 et 2015 dans la région de Tambacounda, a indiqué le point focal pour le paludisme à la région médicale, Dame Fall.
"Il y a eu 101.049 cas en 2015, contre environ 53.000 et quelques en 2014, soit une augmentation de près du double", a dit Dame Fall dans un entretien avec l’APS.
Cette augmentation s’explique selon par plusieurs facteurs. "En 2014, il n’a pas beaucoup plu et on avait moins de cases de santé, moins de dispensateurs de soins à domicile (DSDOM), moins de rapports reçus", a-t-il dit.
"En 2015, a-t-il ajouté, 307 acteurs ont été formés dans la région pour faire des tests de dépistage rapide (TDR) dans le cadre de la prise en charge du paludisme à domicile (PCADOM) dans les villages isolés sans cases de santé".
Il y a aussi des ruptures de TDR et ACT avaient été enregistrées au niveau des cases de santé et des DSDOM, alors qu’en 2015, assez de TDR et d’ACT ont été mis en place très tôt au mois de mai, au niveau des cases et des DSDOM, a indiqué le point focal pour le paludisme à la région médicale de Tambacounda.
Il y avait "une "très bonne disponibilité des ACT" qui sont gratuits, si bien que 99,9% des malades sont traités par les ACT, a souligné Dame Fall.
Hormis Dianké Makhan (98%), Kidira (99%) et Goudiry (99%), tous les autres districts ont atteint les 100%. Ce qui s’explique par conséquent le fait qu’ils enregistrent le plus grand nombre de cas de paludisme graves, lesquels ne sont pas traités par les ACT.
Il y avait 22 postes de santé de plus en 2015, "donc, on avait plus de chances de toucher les populations, en dehors du fait qu’il a beaucoup plu en 2015", a poursuivi le docteur Fall.
"L’amélioration de la transmission des rapports d’activités par les cases de santé et les DSDOM, a été un facteur qui a permis d’avoir connaissance d’un plus grand nombre de cas", a-t-il fait observer.
"D’habitude, on voyait les premiers cas au mois de juillet, mais en 2015, il y a eu très peu de cas au mois de juillet. Au mois d’août, on a eu 9.000 cas, en septembre, 15.000 cas, mais au mois d’octobre et novembre, on a constaté plus de 60% des cas alors que d’habitude, le plus grand nombre de cas survenaient en août et septembre", a signalé le point focal.
Selon lui, ce "décalage" appelait la nécessité de décaler les activités menées auparavant pour cibler ces cas, au nombre 34.000, 31.000 et 8.000, respectivement en octobre, novembre et décembre, contre 5.245 cas pour tout le premier trimestre de 2016 .
"A partir d’août, ça commence à monter jusqu’en novembre. Ça va aller vers zéro en mai, avant de remonter. La région a enregistré 24 décès (liés au palu) en 2015, contre 11 décès en 2014", a-t-il renseigné.
"En 2015, le nombre de décès comptabilisés dans le district de Dianké Makhan était de 5, contre 4 à Goudiry, 3 à Bakel, 3 à Kidira, un à Koumpentoum, 2 à Maka et 6 à Tambacounda’’, a précisé Dame Fall.
"En 2014, Dianké Makhan avait enregistré le plus grand nombre de décès (6), alors que Maka, Goudiry et Koumpentoum n’avaient pas enregistré de décès. Bakel et Kidira avaient enregistré chacun un décès", a-t-il signalé.