La région médicale de Tambacounda a procédé à la distribution de 466.041 moustiquaires à longue durée d’action (MILDA), lors de sa dernière campagne de couverture universelle en MILD, un chiffre correspondant à 99,5% de l’objectif fixé, a indiqué le point focal pour le paludisme, Dame Fall.
"Pour la Couverture (universelle) MILDA au niveau de la région, on a distribué 466.041 MILDA, soit 99,5% de l’objectif qu’on s’était fixé, à savoir 468.460 MILDA", a dit M. Fall, par ailleurs responsable de la supervision, de la formation et de la recherche à la région médicale de Tambacounda.
"Maintenant, notre gros défi, c’est l’utilisation des moustiquaires, le respect des +trois toutes+", à savoir faire en sorte que toute la famille dorme toutes les nuits et toute l’année sous les MILDA, a-t-il souligné.
A cela, il faut ajouter "un quatrième toute", "Les gens peuvent dormir toutes les nuits sous moustiquaires, a-t-il expliqué, mais c’est toute la nuit qui pose problème, car ils restent dehors jusqu’à des heures tardives et le moustique a le temps de faire des dégâts".
Concernant la distribution de routine, 6.421 MILDA ont été distribuées au premier trimestre 2016. Un stock de 51.441 MILDA était disponible au 31 mars 2016 dans les sept districts de la région.
"On vient de finir la CUMILDA, on a tout fait pour couvrir les 1.300 villages, mais après, la communication pour rappeler aux populations qu’il faut dormir sous MILDA, notamment aux femmes enceintes, c’est quelque chose qui doit être continue", a dit Dame Fall.
Soixante-dix organisations communautaires de base (OCB) ont contractualisé avec les sept districts de la région pour assurer la communication, a-t-il noté, se demandant si ce nombre peut couvrir les 1.300 villages de la région.
Pour lui, une OCB ne peut pas couvrir 30 villages et si elle y parvient, elle ne sera dans chaque village qu’une fois dans l’année, alors que le changement de comportement s’inscrit dans le temps.
"Il y a beaucoup de choses à faire. Les collectivités locales ont un rôle à jouer pour améliorer la couverture sanitaire et l’accès à l’information", a relevé le responsable de la supervision, de formation et de la recherche à la région médicale de Tambacounda. "On fait beaucoup, mais est-ce que tout le monde a accès à ce que nous faisons ?", s’est-il demandé.
Il a en outre souligné que la région doit "faire beaucoup d’efforts pour la prévention du paludisme chez la femme enceinte", si l’on sait que Tambacounda est "à 29% de couverture en traitement intermittent (TPI)", ces médicaments antipaludiques administrés aux femmes enceintes, alors que l’objectif national est de 50%. "Donc, on a 21 points à chercher", a-t-il dit.
"Puisque les femmes enceintes commencent tardivement leurs consultations et ne respectent pas les rendez-vous, pour avoir trois doses séparées d’un mois, c’est un problème", a-t-il relevé.
A titre illustratif, M. Fall a relevé que l’un des deux cas de décès pour paludisme enregistrés au premier trimestre 2016, est un enfant de quatre jours à Goudiry. Il a ajouté qu’il s’agissait "certainement d’un enfant qui a eu le paludisme pendant la grossesse de sa mère’’.