Après avoir bataillé en vain pour le contrôle du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates, Aïda Mbodj vient de perdre son fauteuil de présidente du Conseil départemental de Bambey, pour cumul de mandats. Interpellée par nos confrères de Sud Fm hier, vendredi 22 avril, la «lionne du Baol» dénonce un «abus de pouvoir» de la part du ministre de la Gouvernance locale, Abdoulaye Diouf Sarr, car estimant avoir déjà démissionné du Conseil municipal depuis 2014.
La «dame de fer» du Parti démocratique sénégalais (Pds) vient d’enregistrer un deuxième revers, après celui subi au niveau de l’Assemblée nationale. En effet, après avoir perdu le poste de présidente du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates au profit de Modou Diagne Fada, Aïda Mbodj vient d’être démise de ses fonctions de présidente du Conseil départemental de Bambey.
L’ex-patronne dudit conseil est accusée de cumul de mandats, à savoir la présidence du Conseil départemental de Bambey, le poste de député à l’Assemblée nationale, ainsi que la charge de conseillère municipale. Interpellée par nos confrères de la radio Sud Fm hier, vendredi 22 avril, la «lionne du Baol» a en effet confirmé l’information. A l’en croire, «le ministre de la Gouvernance locale, en date du 13 avril 2016, a effectivement envoyé au préfet de Bambey une notification prononçant la déchéance de mon mandat au niveau du Conseil départemental». Une décision qu’elle a cependant fustigée. Pour elle, l’acte posé par son ministre de tutelle «est un abus de pouvoir».
Pour cause, la présidente du mouvement «Alliance Nationale pour la Démocratie/Saxal liguey» et ancienne ministre libérale pense tout d’abord qu’Abdoulaye Diouf Sarr pouvait au préalable s’en remettre au préfet qui, à son avis, «a toutes les informations par rapport à ma position au Conseil municipal». Elle a ainsi soutenu mordicus qu’il n’y a pas de cumul de 3 mandats dans la mesure où, «depuis le 13 juillet 2014, je n’ai pas mis les pieds au Conseil municipal». Par conséquent, en a-t-elle déduit, «au bout de 3 sessions d’absence, on est radié d’office». Elle a cependant fait savoir que même au niveau du Conseil municipal, une mise en demeure ne lui a pas été servie pour la déchoir de ses fonctions.
La responsable libérale de Bambey a en outre fait noter que la loi N° 96-11 du 22 mars 1996, relative à la limitation du cumul de mandats, en son article 3, ne figure pas dans le Code général des Collectivités qui consacre l’Acte III de la décentralisation. Selon elle, lors de la rédaction de sa lettre de démission au Conseil municipal, elle n’a pas pu voir ledit article. Par conséquent, elle a estimé que «cet article a été abrogé».
Pour rappel, récemment des responsables de Bennoo Bokk Yaakaar, à savoir Mor Ngom, Djibril Thiaw, Pape Diouf et autres, avaient déclenché la procédure de destitution de la libérale à la tête du Conseil départemental de Bambey pour cumul de mandats. Ainsi, cette décision du ministre de la Gouvernance locale vient donner gain de cause aux pourfendeurs de la «dame de fer» du Pds, qui aurait des ambitions de diriger le parti de l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade.