Amnesty International a demandé mercredi à la Mauritanie d’"annuler la condamnation à mort prononcée contre un blogueur déclaré coupable d’apostasie", et de "le libérer sans condition".
L’audience de Mohamed Mkhaïtir, condamné à la peine de mort en décembre 2014, est prévue le 21 avril dans la ville de Nouadhibou (sud-ouest du pays).
M. Mkhaïtir, qui a passé un an en détention provisoire avant sa condamnation, était poursuivi "pour avoir écrit un billet de blog critiquant ceux qui utilisent l’islam pour introduire des discriminations à l’égard de certains groupes de la société".
La Cour avait invoqué l’article 306 (alinéa 4) du code pénal mauritanien qui stipule que "toute personne coupable d’aspostasie (zendagha) sera, à moins qu’elle ne se repente au préalable, punie de mort".
D’après Amnesty International, il est le premier à être "condamné à mort pour apostasie depuis que la Mauritanie a accédé à l’indépendance en 1960".
"La peine capitale ne doit être utilisée sous aucune circonstance […]", a déclaré Gaëtan Mootoo, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.
"Les autorités mauritaniennes doivent annuler cette condamnation et libérer cet homme immédiatement et sans condition", a imploré l’organisation internationale.
Pour elle, "Mohamed Mkhaïtir est un prisonnier d’opinion, uniquement emprisonné pour avoir exercé de manière pacifique son droit à la liberté d’expression".
"Amnesty International estime que le recours à des sanctions pénales dans le but d’imposer des convictions religieuses est une atteinte au droit international relatif aux droits humains, et en particulier à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, à laquelle la Mauritanie est partie".