Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

El Hadj Mamadou Diao dit Mame Boy Diao sur la coalition BBY: "Rester ensemble pour éviter une cohabitation en 2017"
Publié le vendredi 22 avril 2016  |  Sud Quotidien
Macky
© aDakar.com par DR
Macky Sall réunit sa coalition pour une victoire du "OUI" au référendum
Dakar, le 04 mars 2016 - Le président de la République Macky Sall a réuni la coalition "Benno Bokk Yakaar" pour lancer son offensive en faveur de la victoire du "OUI" au référendum du 20 mars prochain.




Contrairement à ceux qui s’attendent à l’implosion de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (Bby), en prélude des élections législatives de 2017, El Hadji Mamadou Diao dit Mame Boy, responsable politique de l’Alliance pour la République (Apr) de Kolda reste optimiste. Le directeur des Services régionaux à la Direction générale des Impôts et des Domaines est d’avis qu’il faut faire confiance au génie politique du Président Macky Sall. Dans cet entretien exclusif accordé à Sud Quotidien, M. Diao est revenu sur la structuration du parti au pouvoir, ainsi que sur les investitures de 2017, non sans oublier les questions d’actualité : la crise gambienne, le projet de paradis fiscal de Pierre Goudiaby Atépa à Carabane etc.

ELECTIONS LEGISLATIVES 2017 : BENNO BOKK YAKAAR A L’EPREUVE : «Si nous ne sommes pas ensemble, on risque de se faire battre»

«Je vais analyser le problème sous deux angles. Le Président s’est inscrit dans une coalition Benno Bokk Yakaar, de façon claire et nette. Tous les partis concernés par la coalition doivent s’engager à soutenir le Président Macky Sall. C’est la première condition. Au niveau du parti, on se rend compte de plus en plus que les animations politiques ne se font pas comme elles se devaient. Malheureusement, chacun travaille de son côté et c’est dommage pour l’esprit de groupe et le combat qui va être mené. Si nous faisons une erreur sur les investitures, et si nous perdons les élections, nous allons obliger le Président Macky Sall à cohabiter. Cette éventualité doit pousser chacun d’entre nous à se sacrifier pour l’intérêt du président de la République et son intérêt pour la continuation de son mandat. C’est pourquoi j’appelle chaque partie, au niveau de l’Apr, à privilégier l’intérêt de la coalition aux choix de carrière individuelle. Si on ne le fait pas, on poussera l’opposition, n’ayant pas un seul candidat, à créer un système de maillage du territoire pour que chacun soit investi dans la localité où il est supposé se sentir fort. Si nous ne sommes pas ensemble on risque de se faire battre. Si chacun considère que c’est une élection charnière pour la survie de la coalition, elle sera remportée facilement.
Toutes les parties prenantes vont soutenir le Président. J’en suis certain parce que ce combat dépasse nos petites personnes. C’est le devenir du Sénégal qui est en jeu. Il faut que Macky Sall fasse deux mandats, que son successeur éventuel ne puisse remettre en cause le processus qui a été lancé.Nous devons rester ensemble pour éviter une cohabitation en 2017.

CRITIERES D’INVESTITURE AUX LEGISLATIVES : «Il faut faire confiance au génie politique du Président Macky Sall»

«Il faut faire confiance au génie politique du Président Macky Sall. En 2012, les éléments d’analyse n’étaient pas les mêmes. Il s’agissait d’un parti qui venait de naitre et méritait qu’on mette en place une coalition victorieuse. Le Président est conscient des enjeux, d’un équilibre avec la coalition Bby. Je considère qu’il faut lui faire confiance en tant que chef de notre parti. C’est comme ça seulement que nous pourrons avoir une liste homogène, qui nous permette de gagner les législatives».

STRUCTURATION HORIZONTALE DE L’APR : «Depuis 2008, cette structuration nous a permis de gagner le pouvoir»

«L’Apr, c’est le Comité de base dans le schéma d’organisation, avec au moins 100 personnes au minimum. Outre ce Comité de base, il y a un secrétariat exécutif et différents organes qui animent le parti. Nous avons une structure dédiée aux femmes et aux sages et qui se regroupe périodiquement pour l’animation au niveau national. Il y a aussi la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer). Depuis 2008, cette structuration nous a permis de gagner le pouvoir, de remporter les législatives et d’être majoritaire au niveau des collectivités locales et aussi de gagner les élections référendaires».

ATTAQUES DE JAMMEH CONTRE LES PRESIDENTS SENEGALAIS ET LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE : «On va vers un grand sursaut en Gambie...»

«En ce qui concerne les rapports du Président Jammeh avec notre pays et, par-delà le Sénégal, avec la communauté internationale ou les Etats-Unis, il ne faudrait pas occulter le fait que les attaques répétées du chef de l’Etat Gambien, vis-à-vis des Présidents sénégalais, ne sont pas uniquement dirigées contre le Sénégal. C’est quelqu’un qui se lève, s’attaque à l’Union africaine, la communauté du Commonwealth, les systèmes des Nations unies, comme s’il était pris dans un tourbillon de délires incontrôlés. Il faudrait juste comprendre que la Gambie ne peut pas être juste un ilot dans le concert des Nations et que nécessairement Yahya Jammeh lâchera du lest. Il faut qu’il comprenne qu’il aura en face de lui la communauté internationale. Donc, je pense que Jammeh est assez imprégné de ce qui est en train d’être fait, et que nécessairement on va vers un grand sursaut en Gambie qui va créer une recomposition politique au bénéfice du peuple gambien.

LAXISME DE LA COMMUNAUTE INTERNATONALE : «Il y a un front uni contre Jammeh. Il va lâcher du lest»

«En réalité, le problème est beaucoup plus complexe que ça. Les éléments classiques sur lesquels on peut se baser pour parler de démocratie dans un pays existent en Gambie. Il y a la tenue d’élections régulières. La parution de journaux dits de la presse publique et de la presse privée, et la liberté d’aller et de venir, en général sont garanties en Gambie. Les violences envers le peuple sont souvent nourries par une campagne d’intoxication sur un supposé coup d’Etat. Ce sont ces dérives là qui sont arrivées à leur paroxysme et ont créé le courroux de la communauté internationale. Je pense que sachant qu’il y aura le front uni de la communauté internationale contre lui, Yahya Jammeh va lâcher du lest.
Pour ce qui est de l’Union africaine et de la Cedeao, ce sont des organes qui se réuniront le moment venu, parce que ce ne sont pas le même mode d’organisation comme les Nations unies. L’Union africaine se réunie périodiquement, idem pour la communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
D’un autre côté, la déliquescence des relations qui a été notée dans les relations entre le Sénégal et la Gambie, va pousser Jammeh à réfléchir à deux fois dans le cadre de ses relations de proximité. Parce que, outre le rôle fondamental que la Gambie joue dans le cadre de la résolution, ou en tout cas, de la vie de la crise casamançaise, il ne faut pas oublier les relations de partenariat qui existent entre notre pays et la Gambie. Il ne faut pas oublier le fait qu’aujourd’hui est en train de naître tout autour de cette zone de non droit - à cause de la rébellion l’Etat sénégalais n’est pas très présent dans les zones frontalières - un véritable trafic international de bois sous la houlette des Chinois. C’est cette question là qui a amené d’ailleurs l’arrestation arbitraire des fils du Sénégal en territoire gambien. En réalité, le problème est plus complexe. C’est quelques intérêts économiques en jeu. C’est pourquoi d’ailleurs l’Etat du Sénégal a eu un peu plus de mesure et beaucoup plus de responsabilité, même s’il est resté ferme dans le cadre de la négociation pour la libération des agents du ministère de l’environnement. Mais vous avez pu constater que cette fois-ci l’enjeu touchait certains intérêts économiques de la Gambie. Je pense que le Président est en train de faire en sorte que la crise soit analysée à sa juste proportion et que les réponses idoines soient apportées».

CONFLIT D’INTERET ENTRE MACKY PRESIDENT DU SENEGAL ET DE LA CEDEAO : «Il faut être lucide et poser les véritables problèmes pour que, sans passion, on parvienne à dépasser cette crise»

«En aucune façon parce qu’il n’y a pas de dédoublement fonctionnel. La Cedeao est une institution qui se réunit, dont les décisions vont être prises à l’unanimité des chefs d’Etat membres. Il sera, en ce moment là, le porte-flambeau d’une communauté d’Etat. Cela n’a rien à voir avec les relations particulières que nous avons avec la Gambie. Je considère qu’on ne peut pas régler des questions comme ça, avec beaucoup de passion parce que c’est le sort des populations qui est en jeu. Il faut être lucide et poser les véritables problèmes pour que, sans passion, on parvienne à dépasser cette crise. Parce que le contournement, c’est vrai, est une solution, pour le désenclavement de la Casamance. Mais, l’idéal pour la Casamance c’est d’avoir un pont. La distance sera beaucoup plus courte pour ceux qui vont vers Ziguinchor ou Sédhiou».

PROJET PARADIS FISCAL DE PIERRE ATEPA GOUDIABY A CARABANE : «Je vois mal comment un tel procédé peut prospérer au Sénégal»

«Sans m’avancer, parce que je ne connais pas les contours du projet qu’il a pu soumettre au président de la République, mais je considère d’abord que beaucoup d’arguments me fondent à poser un avis réservé. Le premier, c’est que, le président de la République, dans le cadre de la déclinaison du Pse, a considéré, entre autres grands objectifs, qu’il faudrait un socle de réformes qui crée les conditions d’une gouvernance transparente de nos Etats. Sur cette base là, je ne vois pas comment une entreprise porteuse d’activités occultes dans des zones de non droit - même si elles sont encadrées - pourra prospérer. Deuxièmement, en réalité, il ne faut pas que les gens confondent les concepts. La notion de paradis fiscal appelle le plus souvent à un Etat. Parce qu’il n’y a jamais eu dans un pays une ville qui est un paradis fiscal. Il y a toujours un Etat, qui fait une législation fiscale attractive, qui, fasse que les multinationales, ou les fortunés, préfèrent y domicilier fiscalement leurs entreprises. Ou, il y a dans l’Etat, un système d’opacité tel que le secret bancaire ne peut être levé dans des conditions qu’on connait dans d’autres pays dits transparents, qui fait que les délinquants financiers internationaux, ou ceux qui utilisent les montages financiers pour moins payer l’impôt, vont s’y installer. Nous sommes un pays où la législation est uniforme et que les dispositions constitutionnelles font qu’on ne peut présumer aujourd’hui qu’on peut créer une ville (Karabane, Ndlr) avec des droits propres, en laissant le reste du Sénégal de côté. Je connais assez aussi le Président Macky Sall pour savoir qu’il a inscrit sa démarche dans une logique de transparence au point de pouvoir signer des accords internationaux, notamment avec l’Ocde, pour ne pas permettre que dans son pays, s’installe une zone de non droit. Maintenant, les zones de libre échange ou des zones attractives du point de vue économique existent. C’est le cas des zones franches, mais qui permettent une attractivité pour des entreprises exportatrices. S’il ne s’agit pas de cela, je vois mal comment un tel procédé peut prospérer au Sénégal, sauf maintenant être naïf et penser qu’on peut créer dans un pays une zone de non droit».
Commentaires