Les quotidiens sont largement revenus sur l’appel au travail lancé par le président Macky Sall, qui est rentré mercredi d’un voyage d’une dizaine de jours en Chine, en France et au Qatar.
"Les Sénégalais appelés au travail et à la dénonciation de la corruption", rapporte Le Soleil, en citant Macky Sall. "Le chef de l’Etat est formel : le peuple sénégalais doit assurer sa part d’engagement, au vu de l’adhésion massif des bailleurs de fonds au PSE", le Plan Sénégal émergent (PSE) pour lequel Macky Sall était en France lundi et mardi, écrit le même journal.
Il annonce que le président Sall a obtenu de la Chine un financement de 24 milliards de francs CFA destinés à la construction d’une arène nationale de lutte. Des Sénégalais vont aller travailler au Qatar, cette année, annoncent Le Soleil et d’autres journaux.
Le billettiste du Populaire y met de l’humour. "Ceux qui s’attendaient à revoir [Macky Sall] avec un large sourire, après sa fructueuse moisson de Paris, devront vite déchanter", écrit-il. Le chef de l’Etat a promis d’aller "en croisade contre ces insatiables fonctionnaires qui demandent toujours des sous pour +accélérer la cadence+ dans la délivrance de certaines pièces administratives", poursuit Le Populaire.
"Macky Sall prend sa revanche sur les pourfendeurs du PSE", titre Enquête. Il explique qu’"après un périple qui l’a éloigné du pays 12 jours durant, le président de la République est rentré hier (jeudi) lourd de plus de 5.000 milliards amassés dans le cadre de la mobilisation de fonds nécessaires à la mise œuvre du PSE".
Le billettiste de Direct Info dira que "Rewmi dafa milliards", autrement dit, le Sénégal croule sous les milliards de francs CFA, en raison des engagements des bailleurs de fonds dans le financement du développement économique du pays.
"Au boulot maintenant !" titre Sud Quotidien, qui reprend une affirmation de Macky Sall : "Une chose est d’avoir l’accord et l’engagement [des bailleurs de fonds], une autre est d’assumer nous-mêmes notre part d’engagement."
"Que les Sénégalais arrêtent de tricher", lit-on dans L’Observateur, qui cite le président de la République. "Macky Sall remercie le ministre de l’Economie (Amadou Bâ) et [ses] directeurs, avant le Premier ministre", signale-t-il.
Walfadjri est allé plus loin que L'Observateur, en parlant de la chef du gouvernement et du ministre de l’Economie et des Finances. "Amadou Bâ en roue libre vers la Primature", titre-t-il, déclarant qu'Aminata Touré en est "réduite à présider des conseils interministériels".
"Dans certains cercles du pouvoir, il se susurre qu’Amadou Bâ pense à la Primature chaque matin en se rasant", lit-on dans Walfadjri. Il ajoute que "la sur-médiatisation de la réunion du Sénégal avec ses bailleurs de fonds du Groupe consultatif de Paris n’est pas anodine" puisque "le ministre de l’Economie et des Finances y a montré qu’il a les dents très longues".
Dans La Tribune, l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade déclare : "Je vais faire une médiation en Centrafrique." Ce pays est confronté à une guerre civile, que se livrent chrétiens et musulmans depuis plusieurs mois.
Il affirme aussi qu’"actuellement, les choses fonctionnent à l’envers au Sénégal".
Le Quotidien s’intéresse par la concertation sur le Code électoral, en prévision des prochaines élections locales. "Je ne crois pas qu’il y aura une issue", déclare dans ce journal le médiateur de la société civile, le professeur Babacar Guèye de l’Université Cheikh Anta Diop.
Selon Le Quotidien, les deux parties – la mouvance présidentielle et l’opposition – ont du mal à s’entendre sur le mode de scrutin à adopter pour les élections locales.
L’opposition "n’entend pas transiger sur le mode de scrutin", écrit-il. "Les délais sont très serrés" pour trouver un accord, affirme Ndiaga Sylla, représentant d’un parti d’opposition. "Si tout le monde se montre raisonnable, on va trouver une solution", soutient un autre responsable de l’opposition, Babacar Fall.
Benoit Sambou du parti présidentiel déclare : "Je suis persuadé que […] nous trouverons une solution."
"Je souhaite qu’il y ait une issue heureuse, mais je ne pense pas qu’il y en aura", s’inquiète le médiateur de la société civile.