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Dégradation de l’environnement à Thiès : Helène Tine sonne l’alarme
Publié le mercredi 20 avril 2016  |  Le Quotidien




Le forum des femmes du Groupe de recherche et d’appui aux initiatives féminines (Graif) a vécu. Sur le thème «Rôle des femmes dans la gestion de l’environnement», le forum a regroupé plus de 600 participants venus des quatre coins du pays. Une occasion pour le député Hélène Tine de s’indigner de la dégradation de l’environnement de la ville de Thiès.

La dégradation de l’environnement de la ville de Thiès préoccupe la parlementaire Hélène Tine. Prenant part au forum des femmes du Groupe de recherche et d’appui aux initiatives féminines (Graif), le député de tirer la sonnette d’alarme. «Nous constatons que c’est comme si on n’est pas conscient des enjeux énormes de la dégradation de l’environnement. Ici à Thiès en face de la base arienne, on est en train de détruire tout le couvert végétal qu’il y a dans cette zone. On est en train de couper et de brûler des baobabs multi centenaires pour mettre du béton. Aujourd’hui, Thiès risque de se retrouver du jour au lendemain sans poumon vert. Et personne ne dit rien du tout», s’indigne le député à l’Assemblée nationale.
Pour Mme Tine, «cette forêt qu’on est en train de remplacer par du béton est un bien commun. Nous sommes d’accord qu’il faut que l’urbanisation se fasse, mais il faudrait qu’on puisse allier l’urbanisation et la préservation de ces arbres centenaires que nos arrière-grands-parents nous ont laissés». Aussi et d’alerter les autorités pour que «le peu de forêt qui nous reste autour de cette ville soit préservé».
La parlementaire d’ajouter : «Au niveau de la Zone d’aménagement concertée (Zac) il y a deux décors : un, où il n’y a que du béton et des maisons et l’autre, où il y a des rôniers et un couvert végétal. Mais bientôt si on n’y prend garde, on ne verra plus un seul rônier dans cette zone.» S’exprimant en marge du forum des femmes du Graif, Hélène Tine de renseigner que la loi interdisant la vente, la production, la détention et l’importation des sachets plastiques, votée à l’Assemblée nationale le 4 janvier 2015, n’est pas respectée. «En visitant les stands, nous avons vu que les femmes utilisent toujours les sachets plastiques. Cela veut dire que les autorités, celles gouvernementales, municipales, organisations et partenaires doivent travailler avec les femmes, les accompagner, les soutenir et leur trouver d’autres alternatives pour qu’elles n’utilisent plus ces sachets plastiques. Mais aussi qu’elles puissent porter cette thématique sur l’environnement. Nous pensons qu’on aurait beaucoup plus de succès en impliquant et en s’appuyant largement sur les femmes.»
Revenant sur le thème «Rôle des femmes dans la gestion de l’environnement», le député à l’Assemblée nationale soutient qu’il est très important d’autant que, fera-t-elle savoir, «nous sommes dans un contexte de changement climatique et nous savons que plus de 51% des ménages utilisent le bois de chauffe au Sénégal. Et en milieu rural, c’est plus de 89%. On constate aussi que plus de 80% des ménages ne bénéficient pas d’un système où mettre par exemple les eaux usées. Et ce sont les femmes qui ont en charge aussi bien la cuisson et la gestion des eaux usées, entres autres».
Pour dire, selon la parlementaire, que «les femmes sont au cœur de cette thématique. Elles subissent les contraintes des problèmes environnementaux». D’où l’appel de la secrétaire générale du Graif, Mme Joséphine Dionne, qui demande plus de mesure d’accompagnement. «Si la femme nettoie et qu’elle n’a pas de poubelle pour mettre les ordures, c’est un problème puisqu’elles vont revenir dans la maison. Il n’est nécessaire alors d’avoir des outils comme des poubelles et des dépotoirs. Parce que les charretiers qui viennent prendre les ordures dans les maisons ne font que les déplacer puisqu’ils les jettent après au coin de la rue. Avec le vent, les ordures reviennent dans les maisons comme si on n’avait pas nettoyé. C’est pourquoi nous demandons aux autorités locales de trouver des sites de dépôt des ordures.»
La directrice de l’Environ­nement, Edwige Lambal, elle, pense qu’il est important aujourd’hui que les femmes soient le maillon fort et s’impliquent davantage dans la gestion de l’environnement pour un meilleur cadre de vie et d’hygiène des populations.
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