La crise que connait actuellement l’éducation nationale, avec les grèves répétitives des syndicats d’enseignants, est entièrement de la faute de l’Etat qui ne respecte pas les accords signés, même s’il a les mains liées par le Fmi. C’est du moins la conviction de Mamadou Mbodj, coordonnateur national du M23, qui estime par ailleurs que les enseignants doivent observer une pause pour sauver l’année, que la société civile doit dire stop au Fmi. Il était l’invité de Baye Omar Guèye, dans l’émission objection de la radio Sud Fm du dimanche 17 avril.
Les syndicats d’enseignants peuvent sentir un soutien de taille dans leur combat. En effet, le M23 semble vraisemblablement prendre fait et cause pour les enseignants, en grève depuis un certain temps. Invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm, du dimanche 17 avril, le coordonateur du M23 rejette la faute de la crise que connait actuellement l’éducation nationale sur l’Etat. Pour Mamadou Mbodj, «c’est l’Etat qui est fautif sur ce rapport». S’expliquant, l’invité du journaliste Baye Omar Guèye estime que «c’est l’Etat qui ne respecte pas les accords signés depuis plusieurs années». A l’en croire, il n’est plus possible de dialoguer, dans la mesure où tous les dialogues possibles ont été menés. Pour lui, il est temps que l’Etat tienne un langage véridique avec les syndicats en disant clairement ce qu’il peut faire présentement et ce qui peut attendre. Donc, «les négociations sont terminées», trouve-t-il.
Toutefois, le coordonnateur du M23 a tant soit peu accordé du crédit à l’Etat. Pour Mamadou Mbodj, «l’Etat a les mains liées» et il «ne peut pas faire grand-chose». Pour cause, selon lui, non seulement l’Etat a dépassé le ratio salaire recette qui doit être normalement de 35% (actuellement à plus de 40%, selon la Banque mondiale), mais aussi «l’Etat a signé des accords avec le Fmi qui « l’ obligent à réduire la masse salariale, de ne plus recruter, de cristalliser les indemnités, de revoir les avantages octroyés aux fonctionnaires». De ce fait, et estimant que le Plan Sénégal émergent (Pse) est la priorité du régime actuel, «il faut s’en tenir aux exigences et aux ordres des bailleurs», pense-t-il.
Par conséquent, M. Mbodj est d’avis qu’il faut que les différents protagonistes fassent preuve de dépassement, pour sauver l’année. Tout d’abord, il estime que les enseignants doivent observer une pause. Ensuite, que «l’Etat doit faire encore preuve de volonté politique pour régler le problème». Enfin et surtout, M. Mbodj dit qu’il est temps que «tous les citoyens se mobilisent pour dire au Fmi que nous en avons assez d’être broyés, spoliés, volés, intimidés». Pour lui, «ce sont des crimes économiques qu’ils sont en train de commettre. Parce que, lorsqu’on appauvrit les enseignants, on bloque l’école, on ne recrute plus, c’est la porte ouverte aux Jihadistes, à l’émigration clandestine».