Fada a pris acte de son exclusion du Pds, mais n’a pas démissionné. Cela ressemble tout de même à une provocation au Pds qui veut le pousser à perdre son mandat de député.
Modou Diagne Fada a-t-il vraiment démissionné du Parti démocratique sénégalais ? Nulle part le terme «démission» n’est sorti de sa bouche, si l’on se fie à sa déclaration faite samedi face à la presse et publiée par Azactu.net. «Force est de constater que de plus en plus le fossé s’élargit et l’espoir s’amenuise. Je constate, avec regrets, que je ne suis plus convoqué à une quelconque réunion ni associé à une quelconque manifestation du parti, quelle soit d’ordre réflexif ou électoral. Tous ceci dure maintenant depuis presqu’un an et appelle indubitablement de ma part une décision. J’ai décidé de déclarer face à mes compatriotes que, de guerre lasse, le cœur meurtri, je me résigne à partir de ce jour à prendre acte de mon exclusion du Parti démocratique sénégalais, à remettre mon destin politique entre les mains du Peuple souverain, à engager résolument avec mes partisans et sympathisants aux côtés du Peuple la marche vers un Sénégal de progrès dans la sérénité et le patriotisme», a dit le leader des «Réformateurs». Certains pourraient comprendre cette déclaration comme une démission pour poser le débat autour de son mandat à l’Assemblée nationale. C’est déjà le cas d’ailleurs de Me Abdoulaye Babou qui estime que le président du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates, choisi par le bureau de l’Assemblée, doit perdre son mandat de député sur la base de l’article 7 du Règlement intérieur et de l’article 60 de la Constitution qui disposent que «tout député qui démissionne de son parti en cours de législature est automatiquement déchu de son mandat».
Mais pourquoi alors Fada tient à prendre acte de son exclusion du Pds, sans même avoir reçu la notification qu’il réclamait ? Le Quotidien a appris que les frondeurs qui entendent lancer leur parti lors d’une Assemblée générale le 7 mai prochain redoutent un coup de Wade. En clair, dans leur analyse, le parti pourrait revenir à sa décision à la veille de leur Assemblée. Une telle éventualité mettrait l’enfant de Darou Moukhty et ses hommes «en mal avec l’opinion publique» et «casserait leur dynamique» de créer leur formation.