La Cosydep, la société civile, les parents d’élèves et le patronat s’insurgent contre les grèves persistantes dans le systéme éducatif sénégalais. Hier, ils ont organisé un rassemblement à la Place de l’Obélisque pour dire «stop à cette prise en otage».
Habillée d’un tee-shirt rouge assorti d’une jupe noire et d’un foulard blanc noué autour du cou, sachet d’eau à la bouche, Fatime Diaw, élève en classe de Cm2 à l’école élémentaire Elimane Ndiaye B située à Pikine, est au front. Elle tient une pancarte sur laquelle est mentionnée «crise persistante = école publique sénégalaise victime». Fatiguée des grèves persistantes des enseignants, elle fait partie des personnes qui se sont rassemblées à la Place de l’Obélisque pour dénoncer la persistance des grèves. Elle est rongée par la psychose d’une année blanche. Ainsi que l’ensemble des écoliers du pays. Cette candidate au Cfee et à l’entrée en 6ème et d’autres camarades venus de diverses écoles ont répondu hier, à la Place de l’Obélisque, à l’appel de la Cosydep et Cie pour dire «stop à la prise en otage» du système éducatif. Malgré la faible mobilisation, les organisateurs ont gagné un pari : Lancer un appel fort à l’Etat et aux syndicats. «Svp, je veux étudier, c’est mon droit.» Peu importe la mobilisation : Ils ont lancé un cri d’espoir.
Moussa Mbaye, Pca de la Cosydep, dit : «Ça suffit, il est temps d’arrêter cette opposition, ces querelles, ces jeux d’acteurs entre le gouvernement et les syndicats.» Il plaide l’apaisement de la situation et suggère au gouvernement de mettre en place «un comité de suivi multi acteurs et participatif». «Cela, pour la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de l’éducation et de la formation, la même chose pour les résultats de la Concertation nationale sur l’enseignement supérieur», dit-il. En écho, Pr Babacar Guèye soutient qu’une médiation de la société civile «n’est pas à exclure» pour le règlement de la crise du système éducatif.
Par ailleurs, le président de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal a insisté sur les conséquences de cette crise qui se répète chaque année. Bakary Badiane se désole : «Le quantum horaire n’est pas atteint, cela se traduit par la faiblesse du niveau des enfants, des mauvais résultats aux examens.» Et après ? Fatime Diaw rêve de finir son année scolaire en toute tranquillité. Elle le crie de toutes ses forces.