Les travailleurs des centres d’appels et les réceptionnistes des hôtels constituent les couches socioprofessionnelles les plus exposées au stress et à la souffrance au travail, a indiqué le ministre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les institutions, Mansour Sy.
"Une étude menée au Sénégal dans les centres d’appel a permis de noter que le stress touche près de 77 pour cent des téléphonistes et 65 pour cent des agents d’accueil", a précisé Mansour Sy qui présidait, vendredi à Dakar, l’ouverture de la demi-journée de sensibilisation organisée par le Conseil national du patronat (CNP) à l’occasion de la célébration du mois africain de la prévention.
Au cours de cette rencontre axée sur le thème "le stress, la souffrance et le harcèlement au travail", le ministre a souligné que le nouvel environnement du travail a entraîné de nouveaux risques tels que le stress, les violences psychologiques, la souffrance et le harcèlement.
Selon Mansour Sy, "ces risques psychologiques à la santé physique et morale et aux performances de l’entreprise sont souvent très difficiles à détecter".
"Nous les avons longtemps sous-estimés, parce qu’il est plus facile de repérer quelqu’un qui a un bras cassé ou quelqu’un qui tombe que quelqu’un qui souffre", a reconnu Mansour Sy.
"Vous conviendrez avec moi que traiter des risques psychologiques devient une nécessité où les facteurs sont exacerbés par la pauvreté. La prévention de cette catégorie de risques professionnels est considérée comme une urgence partout dans le monde et appelle à la responsabilité de tout un chacun", a-t-il poursuivi.
Dans son rôle de prévention et de protection des travailleurs, l’Etat a élaboré et validé la Politique nationale de sécurité et santé au travail (PNSST) qui sera mise en ouvre à travers un programme national en vue d’apporter des solutions à la nouvelle problématique.
Le ministre a exhorté le Conseil national du patronat à maintenir la sensibilisation et la formation auprès des travailleurs pour prévenir les risques psychologiques au sein des entreprises.
Conscient que la formation des travailleurs est un moyen de prévention pour réduire les risques psychologiques, le vice-président du CNP Aristide Tino Adediran a souligné que les "efforts dans ce sens seront maintenus".
Il a surtout insisté sur la nécessité d’agir sur l’organisation et les conditions de travail ainsi que les relations sociales interprofessionnelles.