L’Organisation de la coopération islamique (OCI) souffre de l’absence, dans ses structures, d’une institution chargée de résoudre les conflits et de maintenir la sécurité dans les Etats membres, a signalé, jeudi, à Istanbul (Turquie), son secrétaire général, Lyad Ameen Madani.
"Il est à noter que l’organisation souffre encore de l’absence d’une institution commune, qui puisse œuvrer au règlement des litiges et au maintien de la sécurité et de la stabilité au sein de notre communauté. Cela veut dire qu’il existe encore (…) un vide sécuritaire" dans l’architecture de cette institution intergouvernementale, a constaté M. Madani.
Il s’exprimait à l’ouverture du 13e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’OCI, une rencontre de deux jours, sur le thème : "L’unité et la solidarité au service de la justice et de la paix".
Selon Lyad Ameen Madani, ce vide "a donné l’occasion à d’autres forces de s’ingérer" dans les affaires des pays musulmans.
Le secrétariat général de l’OCI "a entrepris de combler ce vide sécuritaire, avec la mise en place d’une unité chargée de la paix et de la sécurité au sein" de l’organisation, ce "qui pourrait constituer un pas dans la bonne direction", a-t-il annoncé.
M. Madani a insisté sur la nécessité pour les 57 Etats membres de créer "une cour de justice islamique" commune, qui se charge de trancher les "litiges" entre les pays faisant partie de l’organisation.
L’existence d’une cour de justice au sein de l’OCI permettra d’éviter "le recours à des juridictions internationales liées à certains agendas politiques occultes, qui visent (…) à intervenir dans les affaires internes de certains de nos pays et à leur nuire", a-t-il ajouté.
Il a invité les chefs d’Etat et de gouvernement à "parachever les procédures de ratification du statut de cette cour, qui a été élaboré depuis 35 ans et ratifié seulement par 13 pays" membres de l’organisation.
Le secrétaire général de l’OCI a par ailleurs fait part de son "espoir de voir toutes les factions palestiniennes (…) dépasser les querelles étriquées et à mettre de côté leurs divergences, pour arriver à des compromis et faire les concessions nécessaires pour former un gouvernement de consensus national".
"Durant les trois derniers mois, il y a eu une hausse significative des actes terroristes commis sur le sol des Etats membres de notre organisation, avec plus de 174 attentats terroristes ayant coûté la vie à près de trois mille personnes", a signalé le secrétaire général de l’OCI.
Ces attentats "se sont soldés par plus de quatre mille blessés", a-t-il indiqué.
Lyad Ameen Madani a fait état d’"autres actes terroristes, qui sont survenus en dehors des Etats membres et ont été attribués ou revendiqués par des organisations prétendant être islamiques, avec un bilan macabre, pour la seule année 2016, de plus de 122 tués et 520 blessés".
"C’est pourquoi l’OCI devrait placer la lutte contre le terrorisme au premier plan de son agenda, conformément aux dispositions de sa pertinente charte contre le terrorisme et l’extrémisme", a suggéré M. Madani.