Une coalition regroupant des organisations de la civile, des députés membres de la Commission Santé de l’Assemblée nationale et la division de la Santé de la reproduction et de la Survie de l’enfant (DSRSE) a engagé un processus d’élaboration d’un plan stratégique "consensuel et participatif" 2016-2018 dans le cadre d’un plaidoyer pour l’augmentation du budget alloué à la santé, a constaté l’APS.
Les organisations de la société civile engagées dans cette bataille sont, entre autres, "Speak Up of Africa" et l’ONG "Save The Children".
L’atelier ouvert ce jeudi à Dakar permettra aux animateurs de cette coalition initiée depuis juin dernier d’engager la réflexion pour l’élaboration d’un plan qui mettra l’accent sur la "durabilité de la coalition mais également sur le plaidoyer pour la mobilisation de ressources additionnelles en faveur de la mère et de l’enfant".
L’idée est de "développer un plan de plaidoyer budgétaire pour la Santé maternelle et infanto-juvénile incluant l’identification et la planification des activités de plaidoyer", a expliqué la Présidente de "Speak Up Africa", Yacine Diop Djibo.
Pour planifier et mettre en œuvre les actions qui vont être menées dans le cadre de ce plaidoyer, la coalition des organisations de la société civile a besoin "d’un ambitieux plan d’action stratégique", a dit Mme Djibo.
Les cibles seront essentiellement les institutions de la République, les ministères impliqués, les collectivités locales le secteur privé et public entre autres.
"Des efforts ont été faits de 2001 à 2015 pour porter le budget de 8 à 11%, mais il reste encore beaucoup à faire pour réduire la mortalité maternelle et infantile", a, quant à elle, dit Dr Mbayang Dione, vice-présidente de la Commission Santé à l’Assemblée nationale.
En effet, elle a rappelé la déclaration d’engagement faite par le gouvernement du Sénégal à Abuja en 2001 pour porter le budget de la santé à 15%.
Aujourd’hui, sur les 150, 89 milliards de frs CFA alloués au ministère de la Santé 10 milliards sont consacrés directement au couple mère-enfant, mais d’autres programmes comme la Couverture maladie universelle (CMU) touchent également cette cible.
C’est pourquoi, la mise en place d’une coalition entre différents partenaires pour engager un plaidoyer en faveur de "l’augmentation du budget est importante car même si le budget du MSAS a augmenté, il demeure insuffisant pour lutter contre cette mortalité maternelle et infantile", a-t-elle ajouté.
Pour la représentante de la Direction de la Santé de la reproduction et de la Survie de l’Enfant, Dr Aissatou Diop, "le Sénégal a obtenu des bonds significatifs dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile ces 10 dernières années en faisant passer le taux de décès infanto juvénile de 121 pour 1000 naissances vivantes à 54 pour 1000 naissances vivantes".
Mais notre pays était attendu pour la fin des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en 2015 à 44/1000.
Les différentes parties membres de la coalition se sont entendues sur la nécessité de mettre en œuvre des actions pour influencer le budget sur la santé.
La transparence, le soutien communautaire, le renforcement des capacités institutionnelles, techniques, opérationnelles et la synergie dans les actions constituent les principaux axes de ce processus de plaidoyer.