Différents représentants des médias francophones de l’Afrique de l’Ouest et du Centre sont réunis à Dakar dans le but de trouver des solutions dans la prévention et la sensibilisation des conflits.
Grâce à son pouvoir, la presse est considérée comme le quatrième pilier de la démocratie. Cependant, il arrive parfois où elle ne joue pas pleinement son rôle comme ce fut le cas lors du génocide rwandais avec la Radio mille colline qui a exacerbé le conflit rwandais en véhiculant de fausses idéologies qui ont servi de prétexte aux Hutus pour massacrer des milliers de Tutsis. Pour éviter que pareils drames ne se reproduisent, le Haut commissariat des Nations-Unies a réuni quelques journalistes francophones de l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Dakar pour réfléchir sur : «Les medias et leur rôle dans la lutte contre le discours de haine et l’incitation à la discrimination ou à la violence ethnique, raciale ou religieuse en Afrique francophone.»
Face à autant de responsabilités, les journalistes doivent mieux sensibiliser l’opinion publique pour éradiquer la montée de l’extrémisme, le discours de la haine et d’autres «maux» qui gangrènent le «monde», souligne Sergey Kruykov, ambassadeur de la Fédération de la Russie au Sénégal. «La presse participe à la construction d’une société démocratique moderne. Elle l’anime aussi en devenant le vecteur principal de l’opinion publique», dit-il.
Les masses médias véhiculent des messages, qui contribuent à la consolidation des acquis démocratiques. «Si les messages émis ne sont pas conformes aux standards internationaux et à la morale publique. Les personnes qui les reçoivent peuvent être biaisées. Car elles se fondent une idée fausse de la réalité. Ces gens sont souvent manipulés par les medias», explique Andréa Ori, représentant du bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest pour le Haut-commissariat des droits de l’Homme.
Pour sa part, Mactar Ndoye, spécialise des droits de l’Homme, reconnaît que des efforts ont été faits après le génocide rwandais. Néanmoins, il souligne que les discriminations sont toujours d’actualité. «Fort est de constater que le racisme existe toujours. C’est un combat de tous les instants et on ne peut pas baisser la garde. C’est pourquoi en Afrique, il est important qu’on se saisisse des sujets importants en essayant d’identifier nos problèmes», plaide-t-il.