Au terme de cette conférence sur la «lutte contre le radicalisme par le dialogue», l’invité d’honneur de la conférence ventait la singularité du Sénégal en matière de radicalisation en soulignant que la «tolérance de l’Islam cultivée ici (Ndlr, au Sénégal) peut être une solution du radicalisme». Il appuie les propos de Mme Penda Mbow, conseillère personnelle du chef de l’Etat à la Francophonie : «Notre Islam constitue une alternative à ce besoin de dialogue.» Mais le Sénégal est-il véritablement plus tolérant par sa religion ? Moins sujet au radicalisme ? Il faut tout de même rappeler que des Sénégalais sont allés grandir les contingents terroristes libyens ou syriens.
Nonobstant cela, le professeur Bakary Samb rappelle que l’ «on dit très souvent au Sénégal que les confréries sont un rempart définitif et durable contre l’extrémisme violent. Je dis oui ! Pendant très longtemps, le modèle sénégalais a fait que nous soyons cette exception». «Aujourd’hui le Sénégal est un îlot de stabilité dans ce grand océan d’instabilité qu’est la région ouest-africaine. Ceci est dû en partie à notre modèle religieux confrérique soufi. Mais aujourd’hui les confréries doivent faire l’effort d’une «didactisation» de leur message face à une jeunesse de plus en plus demandeuse de modèle», a conclu Bakary Samb. Ces affirmations poussent tout de même M. Demotte à rappeler que le Sénégal n’est pas à l’abri du terrorisme et que le soufisme n’est en aucun cas une garantie.