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Saint-Louis - Les populations ont envahi l’hôpital, hier: Chaude matinée pour les grévistes du Sutsas
Publié le jeudi 14 avril 2016  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Les travailleurs de la santé affiliés au SUTSAS ont marché ce matin à Dakar
Le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l`action sociale a organisé une marche, ce jeudi 23 janvier à Dakar. Les revendications des blouses blanches se résument autour de quatre points : l’affection arbitraire des 32 agents de Louga, la restitution de l’enveloppe des heures supplémentaires, le paiement des trois mois de salaire des agents dans les zones difficiles du pays. Ils doivent rencontrer demain vendredi le gouvernement pour des négociations. En attendant les blouses blanches promettent de paralyser le secteur de santé. Ils ont marché de la place de l’Obélisque à la Rts où elles ont tenu un point de presse en présence des représentations du Syndicats d’enseignant entre autres.




Les populations sont allées hier défier les syndicalistes du Sutsas qui étaient en sit-in dans l’enceinte de l’hôpital. Elles leur reprochent d’être à l’origine du blocage de l’institution.

Les syndicalistes du SUTSAS ont eu la surprise de leur vie, hier matin, en voyant des gens furieux, essentiellement des pêcheurs de Guet Ndar, envahir l’hôpital pour s’insurger contre leur mouvement d’humeur qui dure depuis des mois et paralyse la structure sanitaire. Les populations ont violemment manifesté contre les syndicalistes qu’elles accusent d’être les auteurs de cette crise qui plombe la marche de l’institution. De ce fait, on a assisté à des empoignades et échanges verbaux qui ont failli virer au drame entre manifestants et syndicalistes en brassards rouges. Les manifestants ont pu compter sur les stagiaires et permanents de l’hôpital qui ont tous tiré à boulets rouges sur les grévistes.

Ensuite, ils sont allés déposer un mémorandum chez le gouverneur. « Nous voulons que cette grève cesse. Nous sommes malades et nous ne parvenons plus à nous soigner », a lancé un sexagénaire, porte-parole du jour. Dénonçant ce mouvement de grève, celui-ci trouve que les syndicalistes ne sont animés que de promotion personnelle. « Leur grève n’a aucun fondement. Pire, dans leur plate-forme revendicative, on n’y trouve pas de doléances pour satisfaire les malades. Au lieu de faire la grève pour le relèvement du plateau sanitaire, ces grévistes réclament des postes de responsabilité dont la nomination est du ressort du directeur qui, depuis son arrivée, abat un travail énorme », a-t-il asséné.

Désormais les populations comptent faire face au SUTSAS et elles ont lancé un appel au ministre de la Santé de prendre des mesures pour la bonne marche de l’hôpital de Saint-Louis.

DR OUSMANE GUEYE, DIRECTEUR DE L’HÔPITAL DE SAINT-LOUIS

«Nous allons saisir les autorités…»

Quelle appréciation faites-vous de la situation ?

C’est regrettable ! On n’a jamais souhaité en arriver à ce stade. Ce qu’il faut faire, c’est d’abord dire à la population de Saint-Louis que nous avons bien reçu leur message. Mais nous pensons que de l’autre côté également, ils ont compris le message. Ensuite, en tant que chef de la structure, je suis obligé de rassembler et de discuter avec tout le monde et de trouver une solution par rapport à la situation. C’est la raison pour laquelle j’en appelle à la conscience et à la compréhension de tout le monde, pour qu’on soit ensemble ; qu’on discute, tout en sachant que l’hôpital appartient à la population. Notre rôle est de leur donner des soins de qualité.

Que comptez-vous faire à propos des doléances posées de part et d’autre ?
Je suis prêt à discuter sur toutes les doléances formulées par le SUTSAS, y compris même celles des populations. Mais malheureusement, pour ces syndicalistes, il n’y a pas de doléances. Il n’y a qu’un seul point. Leur revendication porte sur la nomination qu’on a eu à faire pour le poste du chef de service des soins infirmiers. Et je crois que cela a été fait dans les règles de l’art. Il faut savoir que la loi 98-08 du 2 novembre 1998 portant réforme hospitalière en son article 32 me confère effectivement la possibilité de nommer le chef de service des soins infirmiers. Et la personne que j’ai choisie pour diriger ce service a fait 28 ans de service.

Elle est sage-femme de formation, maîtresse sage-femme pendant 8 années et elle a réussi le concours de technicien supérieur de santé, depuis presque plus de dix ans. Elle est technicienne supérieure en santé, option enseignement administration. Il n’y a pas meilleur profil qu’elle pour être chef de service des soins infirmiers. Et cette nomination a été faite, après appel à candidature. Tout le monde a ‘’compéti’’, en toute connaissance de cause, parce que des tests de référence ont été situés. Ces syndicalistes ne le nieront pas. A la limite, je ne vois pas pourquoi on doit arriver à une telle situation. Il faut que ces gens-là se ressaisissent. Je ne ménagerai aucun effort pour que toute population malade qui entre dans cet hôpital trouve des soins de qualité.

Depuis quelque temps, les sit-in se multiplient, d’où la colère des populations.

A ce propos, nous allons saisir les autorités pour qu’on respecte le code du travail et surtout la quiétude des malades. Un préavis a été déposé qui est arrivé à échéance. Aujourd’hui, il est inadmissible que ces grévistes continuent à occuper les allées ou couloirs de l’hôpital. Nous souhaitons qu’ils viennent s’asseoir autour d’une table avec nous pour discuter et ensemble trouver une solution durable. Il y a d’autres challenges dans cet hôpital qu’on peut relever ensemble.
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