Le Ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte, a estimé, mardi à Dakar, que ‘’la radicalité n’est pas la conséquence de la migration’’, évoquant la nécessité de former les étudiants à la ‘’capacité critique’’.
‘’Les migrations ne sont pas la cause du malheur (dérive radicale), elles en sont la conséquence. Et la radicalité n’est pas la conséquence des migrations, elles en sont un des éléments racines’’, a-t-il dit.
Il a fait cette réflexion à l’occasion d’une conférence publique à l’UCAD II, intitulée : "Problématique de la migration irrégulière et de la paix en Afrique francophone’’ et axée sur le thème ‘’radicalisme et dialogue’’.
Il a relevé que les attentats de Paris (novembre 2016) et de Bruxelles (mars 2016) ‘’ont profondément bouleversé la manière dont nos opinions publiques apprécient ce qui se passe à l’échelle planétaire’’.
Selon lui, les attaques perpétrées à Abidjan, Bamako, Ouagadougou ou partout ailleurs sont des actes de même nature, derrière lesquels il dit voir une ‘’négation des libertés humaines’’.
Citant le dernier sondage de la Fondation ‘’Ceci n’est pas une crise’’, il indique qu’après les attentats de Bruxelles, le but de Daesh était de créer ‘’ la peur et un vrai clivage entre les musulmans et les non-musulmans’’.
‘’La colère des populations est dirigée vers ces auteurs et vers ces institutions publiques qui ont été incapables de protéger la population. Et on remet en cause la globalisation financière, on touche à la religion musulmane, que l’on considère quand même comme un des ferments’’, a-t-il souligné.
L’autre constat noté à travers ce sondage est le ‘’manque de clé pour décrypter les messages.’’ Les auteurs du sondage ont conclu que c’est bien la question identitaire qui est au cœur de nos sociétés’’, relève Rudy Demotte.
Il estime que ce phénomène de ‘’radicalité’’ peut s’expliquer par ‘’une perte de repères’’, synonymes selon ‘’d’avatar de la médiocratie’’, cette dernière consistant ‘’à chercher une solution médiocre pour établir le pouvoir’’.
D’après lui, ‘’la crise sociétale que l’on vit aujourd’hui a pour dimension principale de rétablir un équilibre entre le cadre de référence économique dans lequel nous vivons et les valeurs culturelles qui le sous-tendent’’.
M. Demotte s’est dit convaincu de la ’’nécessité absolue’’ de former les étudiants à la capacité de critiquer, d’évoluer, de s’adapter, bien plus qu’à l’apprentissage des techniques évidemment nécessaires.