L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) doit être plus audacieuse et arriver à trouver des solutions pour lutter contre le terrorisme, a affirmé, mardi à Dakar, Penda Mbow, ministre-conseillère à la Présidence de la République chargée de la Francophonie.
"La Francophonie doit être beaucoup plus audacieuse en se substituant à ces institutions culturelle créées, puisque l’Unesco a joué un rôle essentiel pendant la Guerre froide, aujourd’hui elle ne joue plus ce rôle, il faut l’admettre’’, a-t-elle dit, rappelant que l’espace francophone est le plus touché par le terrorisme ces deux dernières années.
Elle donnait une communication lors d’une conférence publique sur la "problématique de la migration irrégulière et de la paix en Afrique francophone" axée sur le thème ‘’radicalisme et dialogue’’.
Pour Penda Mbow, il reviendra à l’OIF de s’emparer de cette question pour arriver à la réforme d’institutions, comme l’Organisation des Nations unies (ONU). Elle estime que cette dernière organisation n’a pas su apporter des solutions face au terrorisme.
‘’L’ONU est devenue une institution qui n’est pas capable d’apporter les réponses qu’il faut et c’est là que l’OIF pourra jouer un rôle essentiel dans l’élaboration des idées mais aussi dans le fait d’appeler à une nouvelle réflexion (…) qui essaie d’apporter des solutions à cette crise civilisationnelle profonde que nous vivons’’, a-t-elle expliqué.
Elle préconise en outre que l’OIF s’appuie sur toute cette réflexion pour faire des ‘’propositions de redynamisation des institutions internationales’’.
Penda Mbow a ainsi insisté sur l’urgence d’utiliser l’espace francophone, car ‘’la francophonie a évolué en passant de la francophonie culturelle à la francophonie politique’’. ‘’Maintenant, nous devons passer à une francophonie post attentat. C’est une francophonie qui doit mettre l’accent sur comment lutter contre le terrorisme’’, a t-elle dit.
Selon Mme Mbow, la vision portée par les grandes institutions internationales était une ‘’vision obsolète fasse aux défis qui nous interpellent, et l’ONU elle-même n’a pas été en mesure de se reformer’’.
La tolérance est selon elle ‘’un aspect extrêmement important de la dynamique sénégalaise’’. Elle indique que l’OIFa en son sein des "valeurs enracinées", lesquelles sont "celles de la démocratie mais aussi l’enracinement d’une classe intellectuelle précoloniale’’.
Pour elle, ‘’l’islam constitue une alternative par rapport à ce radicalisme et ce besoin de dialogue (…)’’.