Des populations de Ziguinchor invitent les chefs d’Etat gambien et sénégalais à trouver un accord rapide pour mettre ‘’un terme à leur souffrance qui n’a que trop duré’’. Elles se sont réunies hier dans l'enceinte de la "Maison des Citoyens de la CEDEAO’’.
Les populations de Ziguinchor subissent de plein fouet les conséquences du blocus de la transgambienne. Délégués de quartiers de la ville, représentants des organisations des commerçants, regroupements de chauffeurs et transporteurs, leaders d’association de la société civile, de mouvements citoyens, représentants des jeunes pour l’intégration régionale et d’ONG œuvrant pour la paix et la fraternité entre les peuples ont tous demandé, ‘’avec insistance, au Président Macky Sall, Président en exercice de la CEDEAO, de ne ménager aucun effort pour trouver une solution diligente en ouvrant, dans les meilleurs délais, la frontière pour libérer les camions qui y sont bloqués arbitrairement’’, peut-on lire sur un mémorandum.
Cet appel pour une intervention d’urgence survient dans un contexte économique critique. Surtout que : ‘’Plus de 27 camions immatriculés au Sénégal, contenant des marchandises de commerçants sénégalais, sont bloqués à la frontière, en territoire sénégalais, sans aucune raison et aucune explication, la police et les Douanes sénégalaises se renvoyant la responsabilité. Certains de ces camions commencent à connaître des problèmes techniques du fait de la chaleur tandis que les produits périssables qu'ils contiennent se dégradent’’, déplorent les signataires du mémorandum.
D’après ces mêmes populations, les commerçants propriétaires de ces marchandises risquent la banqueroute car certains ont contracté des crédits bancaires pour importer leurs marchandises. Il s’y ajoute, selon les mêmes sources, le fait que le tarif du transport pour les véhicules "7 places" qui font le contournement par Tambacounda soit passé de 9000 à 18 000 F CFA, soit le double, ‘’supporté par des populations parmi les plus pauvres du Sénégal’’. ‘’En plus de cela, il y a la fatigue physique supportée par de vieilles personnes ou des familles entières voyageant sous une chaleur pouvant atteindre 45%’’, déplorent ces populations de Ziguinchor.