Quelque 500 activités seront déroulées dans le cadre du programme de sensibilisation sur les missions des Chambres africaines extraordinaires (CAE), dans le but de faire entendre la voix de toutes les parties concernées par le procès de Hissène Habré, a-t-on appris jeudi à Dakar.
Il s'agira de "faire en sorte que cette justice soit comprise, vue et entendue par toutes les parties prenantes" s'il y a procès, a expliqué le chef de l'équipe des experts en communication des CAE, Franck Petit, lors d'un point de presse.
"Le plan de sensibilisation prévoit près de 500 activités clés déclinées en 25 types d’activités principales à dérouler durant les 21 mois", a indiqué M. Petit, expert en communication et chef d’équipe du programme de sensibilisation sur les missions des CAE.
Les CAE constituent le tribunal spécial chargé de juger à Dakar l'ancien président tchadien Hissène Habré, qui est inculpé et placé sous mandat de dépôt depuis juin dernier pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de torture. M. Habré a dirigé le Tchad entre 1982 et 1990.
Parmi les activités de sensibilisation sur les missions des CAE figurent la présentation du plan de communication des chambres aux avocats de la défense, leur participation à des émissions radio-télévisées, la production et diffusion de spots radiophoniques.
Sont également prévus la tenue de débats publics au Sénégal et au Tchad, des journées de dialogue avec les victimes, des ateliers à l'intention de la société civile et des journalistes sénégalais et tchadiens, etc.
"Le programme prévoit de travailler avec 20 organes de presse au Sénégal et 20 autres au Tchad, pour donner la bonne information aux populations", a indiqué Abdou Khadre Lô, expert en sciences politiques et sociales, chargé des activités de sensibilisation au Sénégal.
Le coût du programme de sensibilisation est 560 millions de francs CFA, selon M. Lô.
La sensibilisation consistera à "développer au Tchad et au Sénégal un programme dynamique, adapté aux réalités et permettant de faire connaitre le rôle des Chambres africaines extraordinaires (CAE), sur le continent et dans le monde, dans le respect des publics et des parties au procès", a expliqué Franck Petit.
Des "principes clés", dont la neutralité, l’indépendance, la participation, l’interactivité et la proximité, guideront le déroulement des activités, a-t-il dit.
Hugo Moudiki Jombwe, coordinateur des activités et expert en droit pénal international, explique que l'"objectif" visé "est de rapprocher la justice des populations, en tenant compte surtout du fait que les CAE travaillent à une distance insurmontable pour les populations tchadiennes", puisqu'elles sont basées au Sénégal.
"Il ne nous appartient pas d’apprécier la position des parties" concernées par le procès de Hissène Habré, a-t-il ajouté.
Les CAE collaborent avec un consortium d’organisations et d’experts chargés de concevoir et de mettre en œuvre un plan de sensibilisation pour deux ans, conformément au statut donné aux chambres par le gouvernement sénégalais et l’Union africaine, le 22 août 2012.
Selon les responsables du programme de sensibilisation, un site Internet interactif adapté au public concerné par le procès de Hissène Habré sera mis en place.