Des opérateurs économiques, chefs de quartiers et acteurs économiques de Ziguinchor ont appelé mercredi à "une réouverture urgente" de la frontière sénégalo-gambienne, faisant part de leurs ’’inquiétudes’’ relatives aux conséquences du blocus de la transgambienne.
Plusieurs responsables conviés à une rencontre d’échanges sur "les défis et les impacts" du blocus de la frontière entre la Gambie et le Sénégal, ont fait part de leur désarroi concernant le blocus de la transgambienne, qui "bloque les activités économiques de cette sous-région composée de la Gambie, de la Guinée Bissau et du Sénégal".
Des représentants des délégués de quartiers de la ville, des représentants d’organisations de commerçants, des leaders d’associations, de mouvements citoyens et d’ONG œuvrant pour la paix et la fraternité entre les peuples, participaient à cette rencontre, à la Maison des citoyens de la CEDEAO, à Ziguinchor. Ils ont interpelé les autorités des deux pays à procéder à "une réouverture urgente de la frontière sénégalo-gambienne".
Les deux parties se rejettent la responsabilité du blocus de la transgambienne, désignant une voie de contournement reliant le Sénégal à la Gambie. Une situation qui dure depuis plusieurs semaines.
Les transporteurs routiers du Sénégal, pour leur part, ont décidé de boycotter la transgambienne, pour protester contre le renchérissement, selon eux, des taxes appliquées en Gambie pour le passage des gros porteurs sénégalais.
"Nous demandons avec insistance au président Macky Sall, président en exercice de la CEDEAO, de trouver une solution diligente à cette situation qui n’a que trop duré, en ouvrant dans les meilleurs délais la frontière pour libérer les camions bloqués arbitrairement", écrivent-ils dans un mémorandum remis à des journalistes.
Ces responsables disent regretter "le manque de concertations préalables entre les deux pays (…) et dénoncé toutes sortes d’entraves à la libre circulation’’, estimant que "faux frais", des "pratiques anormales" et autres "tracasseries irrégulières sont monnaie courante sur les corridors routiers au grand dam des populations".
Cette situation a selon eux un "impact néfaste" sur les prix des denrées de consommation et sur "la vie concrète" des populations de la Casamance, de la Gambie et de la Guinée Bissau.
"La pénurie commence à s’installer" concernant certains produits de première nécessité dont le sucre, le lait, l’huile et autres dont les prix enregistrent "d’importantes hausses", a indiqué Boubacar Ba, secrétaire général du collectif des chefs de quartiers de Ziguinchor.
"Nous ne cherchons pas qui a tort ou qui a raison, qui a fermé ou qui a bloqué. Ce qui nous intéresse ce n’est pas qui est responsable et qui ne l’est pas. Il urge d’ouvrir les frontières et ensuite continuer les négociations", a ajouté M. Ba. "Nous souffrons trop de ce blocus qui a duré près deux mois", a-t-il insisté.
"Nous n’écartons pas de barrer la route pour éviter la traversée des camions étrangers, alors que les véhicules sénégalais sont toujours à l’arrêt", a menacé El Hadji Guèye, représentant des commerçants à cette rencontre.