Au moins 27 camions immatriculés au Sénégal et contenant plusieurs tonnes de marchandises, dont des denrées périssables, sont bloqués depuis près de deux mois à la frontière sénégalo-gambienne, ce qui a entraîné un renchérissement de certains produits de consommation courante à Ziguinchor (sud), a-t-on appris mercredi auprès de commerçants ziguinchorois.
"Plus de 27 camions immatriculés au Sénégal sont bloqués à la frontière, en territoire sénégalais, sans aucune raison ni explication. Les services des Douanes et de la Police se rejettent la responsabilité. Les camions contiennent des marchandises appartenant à des commerçants sénégalais", affirment les auteurs d’un mémorandum sur le blocus imposé aux automobilistes par les autorités gambiennes.
Les auteurs de ce texte, parmi lesquels se trouvent des commerçants de la région de Ziguinchor, se désolent de "ne plus savoir où donner de la tête".
"Nos activités [économiques] sont à l’arrêt depuis deux mois. Les marchandises sont composées de denrées périssables. Nous avons contracté des dettes auprès des banques pour importer ces produits", a expliqué à l’APS l’un des commerçants concernés, El Hadji Guèye.
Il est mentionné dans le mémorandum que "certains des camions bloqués commencent à connaître des problèmes techniques à cause de la chaleur, et les produits périssables qu’ils contiennent se dégradent".
"Les commerçants propriétaires de ces marchandises risquent la banqueroute, car certains ont contracté des crédits bancaires pour importer leurs marchandises (…) J’ai mis ma propre maison à la disposition d’une banque, en guise de garantie. Cela donne une idée des risques que j’encours", poursuit M. Guèye.
Réunis à la Maison des citoyens de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest à Ziguinchor, des délégués de quartier de Ziguinchor, des représentants d’associations de commerçants et d’organisations de promotion de la paix ont réclamé la "réouverture urgente" du trafic sur le fleuve Gambie.