La Chambre criminelle de Diourbel a prononcé hier son 1er acquittement. Il s’agit de Birane Bèye défendu par Me Abdoulaye Babou qui n’a pas manqué de dénoncer la légèreté des enquêtes.
Le Tribunal de grande instance de Diourbel, siégeant en Chambre criminelle, a acquitté hier Birane Bèye suivant ainsi le réquisitoire du ministère public qui avait demandé l’élargissement du prévenu au bénéfice du doute. Après trois années de détention préventive, Birane Bèye a rejoint Kélelé Dieng, un village du département de Mbacké. Très affecté, le prévenu dira à la barre du Tribunal avoir tout perdu après son arrestation dans une affaire dans laquelle il n’a rien à voir. «J’ai tout perdu même mon cheval qui était la seule source de revenus que j’avais. Je suis seul et n’eût été le voisinage, ma femme allait me quitter.» Son conseil, Maître Abdoulaye Babou, dit à l’issue de l’audience : «C’est un sentiment de satisfaction pour un avocat que son client soit acquitté après trois années de détention préventive et c’est dommage pour quelqu’un qui perd trois années de sa vie. Cela pose un problème dans l’Administration de la justice. Ce dossier, s’il était bien mené, il n’aurait jamais dû même être gardé à vue parce que çà ne reposait que sur des témoignages qui ont été contredits ici. Il n’y avait pas de perquisition ici. Quand l’Etat met la pression, c’est une machine qui broie tout inculpé. On ne vous entend jamais, on ne parle jamais de votre innocence, il faut toujours en venir devant une juridiction.» Et l’avocat de la défense de dénoncer la précipitation dans laquelle les enquêtes sont menées : «Ce que je déplore en tant que défenseur des prévenus, c’est qu’ils (les enquêteurs) n’ont pas de moyens pour faire toutes les investigations nécessaires. Le 2ème point, on se rend compte que cela se règle à la va-vite et on retient une qualification criminelle, on vient à l’audience et les accusés sont acquittés. Cela demande beaucoup plus de rigueur dans le traitement des affaires, beaucoup plus d’investigations parce qu’on ne peut pas dans un dossier de Chambre criminelle ne pas faire des investigations approfondies comme des perquisitions. Aucune perquisition n’a été faite, de simples accusations. Massamba m’a dit, Mademba m’a dit. Et tout a été démenti. Je dis que c’est grave.»
Si Birane Bèye a été acquitté, tel n’est pas le cas pour Saliou Sène en cavale. Le fugitif a été condamné par contumace à 15 ans d’emprisonnement aux travaux forcés, un mandat d’arrêt est lancé contre ce chauffeur qui, le 11 juillet 2012, conduisait un véhicule qui avait à son bord 68,5 kilogrammes de chanvre indien. Arrêté par les gendarmes de Ndoulo, il avait réussi à prendre la poudre d’escampette. Depuis lors, il a disparu des radars.