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Dakar mise sur l’hydro-diplomatie pour prévenir les conflits liés à l’eau (Mankeur Ndiaye)
Publié le mercredi 6 avril 2016  |  Agence de Presse Sénégalaise
Ouverture
© Primature par A. SECK
Ouverture du panel mondial de Haut niveau sur l`eau et la paix
Dakar, le 05 avril 2016 - Le premier ministre a présidé la cérémonie d`ouverture du panel mondial de Haut niveau sur l`eau et la paix. Il s`est ouvert ce matin à Dakar.




Le Sénégal mise sur l’hydro-diplomatie pour une gestion concertée des ressources hydrauliques avec ses voisins, la problématique de l’eau relevant désormais d’un enjeu de souveraineté, a soutenu, mardi, à Dakar, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye.
"Face aux querelles de leadership et aux conflits liées à l’eau qui demeurent réels, a-t-il déclaré, le Sénégal a opté pour l’hydro-diplomatie, misant sur une gestion concertée des ressources hydrauliques avec ses voisins et privilégiant une politique de coopération dans ce domaine".
Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur s’exprimait au cours d’un panel de haut niveau sur l’eau et la paix, ouvert le même jour dans la capitale sénégalaise.
L’approche sénégalaise "est également partagée par d’autres pays et organisations qui veulent voir cette ressource être un facteur de paix et de sécurité", a-t-il dit dans son intervention lors de ce panel dont l’ouverture a été présidée par le Premier ministre Mohammad Boun Abdallah Dionne.
"L’humanité n’a pas connu, à ce jour, de véritable guerre de l’eau, mais beaucoup craignent, voire prédisent que les tensions croissantes autour de l’Eau pourraient amener les Etats à s’affronter pour le partage de cette ressource si essentielle et stratégique que d’aucuns la considèrent aujourd’hui comme un objet de souveraineté", a-t-il dit.
Selon Mankeur Ndiaye, la mise en place de ce panel, "qui vise la promotion de l’eau comme instrument de paix, est une parfaite illustration de l’engagement grandissant pour porter la question au niveau politique le plus approprié"
La sécurité hydrique "est devenue, de nos temps, un élément conflictuel dont il ne faudrait pas négliger les menaces et impacts sur la paix et la sécurité internationales’’, a fait valoir le patron de la diplomatie sénégalaise.
Suivant cette perspective, le Sénégal "voudrait, au cours de son mandat, soumettre à l’examen du Conseil de sécurité de l’ONU, la problématique +Eau, Paix et Sécurité+, triptyque qui est au cœur de la relation entre l’homme et son développement".
Dans ce cadre, il s’agira de "sensibiliser les membres du Conseil de sécurité sur la nécessité de faire de l’eau une source de paix et de sécurité internationales, par une mutualisation des efforts et initiatives déployés, au niveau multilatéral, par les Etats, les institutions et organisations sous régionales, régionales ou internationales".
Mankeur Ndiaye rappelle que "l’histoire et même l’actualité immédiate, ont montré que pendant des conflits armés, les ressources en eau ont constitué, parfois, des cibles privilégiées pour des opérations de bioterrorisme, d’empoisonnement collectif des populations civiles, ou de destruction massive des ouvrages hydrauliques qu’il faut nécessairement protéger.
De ce point de vue, a-t-il noté, "l’initiative sénégalaise participe, aussi, de la protection des civils en périodes et zones de conflits, une des priorités du Conseil de Sécurité, car il est à craindre que les agissements des groupes terroristes soient élargis à une ressource aussi stratégique et vitale pour l’humanité et par rapport à laquelle il conviendrait, dès à présent, de réfléchir, en vue de contribuer à identifier les moyens de sa préservation et de sa sécurisation dans la durée"
"L’expérience prouve que, dans bien des situations, la nécessité de partager l’eau peut non seulement aboutir à une coopération renforcée entre les Etats, mais aussi favoriser des politiques d’intégration sous-régionale ou régionale, au lieu de générer des conflits ouverts chargés de menaces fortes à la paix et à la sécurité internationales, dont le maintien est de la responsabilité principale du Conseil de sécurité", a soutenu Mankeur Ndiaye.
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