Le syndicat de l’enseignement supérieur SAES, va observer un répit de 15 jours à partir du 11 avril. Mais, il menace d’aller en grève illimité au-delà du 26 avril. Ce, en cas de non-satisfaction de quatre points inscrits dans leur préavis de grève à savoir : «la question liée a la retraite, les indemnités de logement, la prise en charge sanitaire et la réforme des titres». Ces syndicalistes ont par ailleurs, saisi l’occasion, lors de leur face à face avec la presse hier, vendredi 1er avril, dans les locaux du Rectorat de l’université, pour déplorer et dénoncer les déclarations du ministre de l’enseignement supérieur, Mary Teuw Niane, selon qui «300 milliards ont été alloués aux enseignants du supérieur». Ce qui, pour leur part «est à 300 milliards de la vérité». Les syndicalistes du supérieur se disent déterminés à atteindre leurs objectifs et insensibles face aux menaces dont ils feraient l’objet.
Les conflits qui opposent le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) à l’Etat du Sénégal, plus particulièrement au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, est loin de connaitre un épilogue. Pis, les enseignants menacent même d’aller en grève illimité si toutefois leurs préoccupations ne sont pas prises en compte au plus tard le 26 avril prochain. En toile de fond, les 4 points focaux inscrits dans leur plate-forme revendicative et qui jusqu'à ce jour tardent à être satisfaits.
Selon le professeur Mamadou Ndiaye, chargé de la communication du SAES, il s’agit «de la problématique de la retraite» qui indique-t-il, les confine à une précaire pension de retraite de 200000 F Cfa alors qu’un autre fonctionnaire beaucoup moins gradé percevrait 1000000 FCFA.
Le deuxième point confie-t-il est lié aux indemnités de logements. Pourtant fait-il remarquer, les textes universitaires stipulent clairement que «nous devons être logés à moins de 7 km de notre domicile». «Malheureusement, regrette-t-il, à chaque fois que nous voulons des logements, nous ne pouvons pas l’avoir. Nous sommes obligés d’habiter à la banlieue».
Un autre point qui déclenche l’ire des syndicalistes, c’est la prise en charge sanitaire. Si on en croit toujours au Pr Ndiaye, cette situation s’explique par le fait que «les universités doivent de l’argent aux hôpitaux». «Nos familles sont rejetées à chaque fois. Nous pensons que c’est indigne d’un universitaire», tonne-t-il. Le professeur estime que la question des évacuations des malades à l’étranger en cas de nécessité doit aussi être réglée. Et le dernier point soulevé a été la réforme des titres qui, selon Mamadou Ndiaye «a été voté et promulgué par le président de la République Macky Sall». Sur ce, ce syndicaliste n’a pas manqué de tirer à boulets rouges sur le Ministre de l’enseignement supérieur qui, selon lui, serait à l’origine du retard concernant l’applicabilité de cette loi.
«300 MILLIARDS DE FOIS LOIN DE LA VERITE»
La préoccupation principale de ces syndicalistes aujourd’hui résiderait-t-elle ailleurs que sur ces 4 points susmentionnés ? En tout cas, la récente sortie du ministre de l’enseignement supérieur Mary Teuw Niane annonçant que «300 milliards ont été alloués aux enseignants du supérieur et qu’il est temps qu’ils aillent travailler», a braqué les enseignants. La réplique des syndicalistes ne s’est pas faite attendre : «Les 300 milliards dont parle le ministre sont à 300 milliards de la vérité», dixit Yankhoba Seydi, coordonnateur du SAES de Dakar qui a qualifié les propos de Mary Tew Niane «de contre vérité». Mieux encore, il tient Mary Teuw Niane comme «unique responsable de la session unique de l’année dernière» et invite «les corps de contrôle de l’état à faire des investigations sur sa déclaration concernant les 300 milliards». Selon toujours M. Seydi, M. Niane est «un expert maquettiste qui vit dans un monde virtuel».
Son collègue du Cesti, Mamadou Ndiaye n’en dira pas moins d’ailleurs. Ce dernier qualifie les propos du ministre, d’une «affirmation aux allures rocambolesques» et prévient qu’ils n’accepteront pas qu’on les mette en mal avec la population.
«NOUS NE CEDERONS PAS FACE AU MENACE DE MORT»
Les syndicalistes ont aussi tenu à affirmer leur détermination à lutter jusqu’au bout pour l’atteinte de leur objectif et ce même face à la mort. Ce, après les menaces de mort qu’auraient reçues leur camarade, David Celestin Faye. Ce dernier a même avancé que «les menaces et les intimidations ne nous ferons pas reculer». «J’ai été menacé de mort, ma famille et moi. Nous demandons que les personnes encagoulées qui nous ont menacé puissent être arrêtées», a-t-il dit. Pour l’heure, les syndicalistes donnent un ultimatum de 15 jours à l’Etat au risque d’entrer définitivement dans une bataille sans fin.