Le Centre national d’action antimines du Sénégal (CNAMS) se fixe comme objectif de débarrasser la Casamance de ses mines d’ici à l’horizon 2021 si le processus actuel "n’est pas affecté par des incidents d’enlèvement de mineurs" dans la zone sud, a confié son chef de Division des opérations et de l’information, Ibrahima Seck.
"A l’horizon 2021 nous pourrons déclarer la Casamance débarrassée de toutes ses mines si les conditions sécuritaires sont assurées et que les bailleurs et partenaires internationaux poursuivent leur intervention technique et financière", a expliqué Ibrahima Seck.
Le responsable des opérations et de l’information au Centre national d’action antimines a lié l’atteinte de cet objectif au déroulement d’un processus "sans heurt", faisant ainsi allusion à l’enlèvement d’une douzaine de démineurs dans la zone sud au courant de l’année 2013.
"Il y a eu un ralentissement des activités u fait de l’enlèvement des démineurs à l’époque (…) Si nous arrivons à déployer les mineurs sur le terrain sans courir le risque d’être enlevés, il n’y a pas de raison que nous ne puissions pas croire en cet objectif qui consiste à libérer la Casamance de ses mines au cours des cinq prochaines années", a-t-il lancé.
M. Seck qui s’entretenait avec l’APS et l’antenne régionale de la RTS a regretté les conséquences engendrées par l’enlèvement de membres de l’équipe de déminage tout en réfutant l’idée selon laquelle les opérations de déminage ont battu de l’aile.
"Il y a des craintes liées au fait que les gens estiment que les opérations de déminage sont arrêtées. Le déminage n’est pas arrêté. Il se trouve que nous ne fonctionnons pas au rythme d’antan, mais les opérations sont toujours en cours en parfaite intelligence avec toutes les parties prenantes", a-t-il fait valoir.
Ibrahima Seck a insisté sur les opérations de sensibilisation qui sont en cours dans toutes les "zones de fortes suspicions" pour que les populations disposent d’outils nécessaires qui leur permettent d’avoir un bon comportement et évoluer en toute sécurité.
Il a cité les arrondissements de Diouloulou, de Sindian (Ziguinchor) ou encore le département de Goudomp (Sédhiou) comme étant les zones de fortes suspicions.
"Mais nous avons procédé à l’identification de toutes les zones suspectées. Nous avons un plan bien détaillé pour le déroulement des opérations. Nous demandons aux autorités et aux autres parties prenantes de prendre toutes les dispositions nécessaires pour un déroulement sans encombres des activités", a poursuivi M. Seck.
Malgré les difficultés rencontrées sur le terrain, le CNAMS a pu restituer des terres, notamment à Mpack, une localité frontalière avec la Guinée Bissau, mais aussi dans la commune de Ziguinchor au niveau d’Adéane ou encore dans l’arrondissement de Kataba 1 où un certain nombre de localités ont été identifiées comme "zones suspectes et dangereuses".