Le rapport de suivi sur l’Education pour tous (Ept) 2013-2014, publié, hier, par la Commission nationale de l’Unesco, a révélé que le Sénégal n’atteindra pas l’enseignement primaire universel avant 2070.
Sur la base des tendances actuelles, le Sénégal n’atteindra pas l’enseignement primaire universel avant 2070. Cette information est contenue dans le rapport de suivi 2013-2014 sur l’Education pour tous (Ept). Pourtant, relève-t-on dans cette publication rendue publique, hier, par l’Unesco, le Sénégal a fait d’importants progrès vers la réalisation de l’enseignement primaire universel grâce à un taux d’achèvement primaire passé de 60 % en 2010 à 63 % en 2011. Il en est de même du taux net de scolarisation qui pourrait atteindre plus de 80 % en 2015.
Par ailleurs, ce rapport dont le thème porte, cette année, sur « Enseigner et apprendre : atteindre la qualité de l’Education pour tous », a permis d’établir un certain nombre de conclusions. Pour ce qui est de l’alphabétisation des adultes, notre pays est passé de 27 % à 50 % entre 1988 et 2009. Dans la même période, indique le document, « le Sénégal a plus que doublé ses scores en alphabétisation des femmes, lesquels sont passés de 18 % à 39 %. Selon la même source, si aucune mesure active n’est prise pour lutter contre l’analphabétisme dans les couches les plus défavorisés, « le Sénégal attendra 2060 pour résoudre l’analphabétisme des filles les plus riches ou 2100 pour celles les plus pauvres ».
S’engager en faveur de l’équité
Sur la question de la parité et de l’égalité entre les sexes dans l’éducation, le Sénégal a fait de rapides progrès, mais les taux de scolarisation sont restés parmi les plus faibles à l’échelle mondiale. « En effet, même si le Sénégal a atteint la parité en 2006, il a encore le 9ème plus bas taux brut de scolarisation primaire dans le monde », informe le document.
Le rapport s’est aussi intéressé à la qualité de l’éducation. Sur ce point, il a été constaté que le Sénégal fait partie des pays où le ratio élèves/enseignants a baissé au moins de 20 % entre 1999 et 2011. Moins de 50 % des enseignants sont, en effet, formés selon les normes nationales. Quant au sous-secteur du préscolaire, il ne dispose que de 15 % d’enseignants formés. Des recommandations ont été formulées pour ce qui est de l’éducation post-2015. Il s’agit, pour les gouvernements, de s’engager, entre autres, en faveur de l’équité, de sorte que tous les enfants aient la même chance de recevoir une éducation et de s’assurer que les meilleurs enseignants atteignent les apprenants qui ont le plus besoin d’eux. Le rapport insiste aussi sur la nécessité d’accorder une attention particulière aux « défavorisés » que sont les femmes, les pauvres, les habitants des zones rurales et les minorités ethniques. Cela, du fait que la pauvreté prive les enfants de la possibilité d’apprendre.
Pour rappel, en 2000, 164 pays s’étaient engagés, lors du Forum mondial sur l’éducation de Dakar, d’atteindre les six objectifs de l’Ept ainsi que d’améliorer les possibilités d’apprentissage ouvertes à leurs populations jeunes et adultes.