Le séminaire de haut niveau sur l’architecture financière internationale, organisé dans les locaux du ministère français de l’Economie, a servi de tribune à l’argentier de l’Etat sénégalais de plaider la cause des pays africains pour l’amélioration de leurs performances économiques.
A Paris, Amadou Ba a porté le costume de l’avocat des intérêts économiques des pays africains. Et le séminaire de haut niveau sur l’architecture financière internationale, qui s’est tenu à Bercy, ne pouvait être une tribune de trop pour l’argentier de l’Etat du Sénégal. Puisque le ministre de l’Economie et des finances, devant ses homologues d’Afrique, d’autres pays du monde et de responsables de la finance mondiale, indique un communiqué de ses services que «les pays africains ont besoin de pouvoir compter sur des perspectives encore plus fermes de stabilité, de liquidité et de résilience à la transmission des chocs qui frappent le système monétaire et financier international, en perspective du prochain Sommet de Hangzhou, en République populaire
de Chine, placé sous le signe d’un rôle accru du G20 comme moteur d’une croissance inclusive et durable dans un monde interconnecté ». Se montrant plus explicite, Amadou Ba dira «qu’en cherchant à se hisser au statut de pays à revenus intermédiaires, chacun des pays africains s’ouvre
en même temps et encore davantage à la variabilité de la conjoncture économique internationale.
Le Sénégal a vécu cette expérience en 2009 avec un net ralentissement des affaires».
Le ministre a aussi salué les efforts déployés par les institutions actives dans la régulation et la supervision du système financier international, notamment le
Conseil de stabilité financière, le Fonds monétaire international et le Groupe de travail du G20 sur l’architecture financière internationale pour faire face à la crise ayant «donné naissance à la grande récession».
Evoquant la question de l’internationalisation des monnaies, Amadou Ba soutient que celle-ci «traduit d’abord du point du vue du Sénégal et de son chef d’Etat, le Président Macky Sall, la responsabilité assumée de chacune des nations ou zones partenaires qui s’y engagent, à prendre toute la mesure de la dimension du rôle de son économie dans les échanges internationaux». Il ajoutera : «A travers l’internationalisation des monnaies comme leur prise en
compte dans la détermination de la valeur du Dts, le Sénégal et les pays africains de la Zone franc Cfa voudraient également trouver
dans l’équilibre des taux de change un encouragement à plus de productivité et de qualité des produits proposés aux échanges inter nationaux.» Ainsi, aux yeux de l’argentier de l’Etat sénégalais, «la revalorisation du pouvoir d’achat et les revenus générés serviraient de ressorts aux investissements dans l’agriculture et les systèmes alimentaires, au profit des jeunes et des femmes des exploitations familiales africaines». Entraînant du coup davantage d’incitations
pour les secteurs privés national et étranger «à investir en Afrique, rendant ainsi justice aux efforts de réforme que mènent les pays pour la mise en place d’environnements des affaires porteurs».