Malgré le démarrage du Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence (Paquet) qui s’articule sur la gestion axée sur les résultats, le système éducatif accuse un sérieux retard en ce qui concerne l’atteinte des six objectifs retenus lors du Forum mondial de l’Education pour Tous (EPT) en avril 2000 à Dakar. Il ressort du rapport de suivi sur l’Education pour tous (EPT) 2013-2014 lancé hier à Dakar, que le Sénégal n’atteindra pas l’enseignement primaire universel avant 2070. En plus, le Sénégal enregistre un des taux de scolarisation les plus faibles au monde.
Le Rapport mondial de suivi sur l’Education pour tous (EPT) 2013-2014 a été publié hier, mercredi 26 février 2014, à Dakar par la Commission Nationale de l’UNESCO/BREDA. Il ressort de cette publication que le Sénégal n’atteindra pas l’enseignement primaire universel avant 2070. Il est logé à la même enseigne que d’autres de la sous région comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger, selon les tendances actuelles.
Placé sous le signe « Enseigner et apprendre : atteindre la qualité pour tous », ce rapport rend public le niveau actuel très peu enviable de notre système éducatif qui bat de l’aile malgré les efforts d’investissement fournis par les autorités étatiques.
Pour ce qui concerne l’Alphabétisation, le Programme national d’Alphabétisation des jeunes et des adultes basé sur les technologies de l’Information et de la Communication (Pnebja-tic) a de gros challenges pour augmenter le taux d’alphabétisation des adultes qui était de 50% en 2009. En effet, le Sénégal devra attendre l’année 2060 pour résoudre son problème d’analphabétisme des filles les plus riches et 2100 pour résoudre celui de l’analphabétisme des filles les plus pauvres.
En dépit des efforts déployés pour réaliser la parité et l’égalité entre les sexes en éducation, le Sénégal pris à l’échelle mondial, enregistre un taux de scolarisation encore faible. Il occupe la 9ème place parmi les pays du monde qui enregistrent le taux de scolarisation le plus faible.
Le rapport signale également que le Sénégal est l’un des pays où le ratio élèves-enseignants a baissé d’au moins 20% entre 1999 et 2011. Toujours est-il, rappelle le même rapport, que moins de 50% d’enseignants sont formés, selon les normes nationales, le sous-secteur du préscolaire ne disposant que de 15% d’enseignants formés. C’est pourquoi, l’UNESCO a tenu à relever qu’ « il y a un important écart entre le ratio élèves/enseignants qui est inférieur à 40 élèves, et le ratio élèves/enseignants formés qui est supérieur à 60élèves.
« Les facteurs bloquants sont généralement le manque de ressources humaines et autres facteurs socioculturels. Une frange de la population préfère amener dans les structures de formation, notamment les Daara», a expliqué Baba Ousseynou Ly. Le Secrétaire général du ministère de l’Education nationale (Men), a estimé qu’avec la nouvelle « politique de modernisation des Daara, on arriverait à la scolarisation massive dans l’enseignement primaire. Nous cherchons rapidement à enrôler la qualité de l’enseignement dans ces structures ».
Anne Muller responsable du volet éducation au BREDA/UESCO a exhorté le gouvernement à redoubler d’efforts pour accélérer l’atteinte des Objectifs pour une éducation de qualité. Ceci avec une attention particulière aux couches les plus défavorisées, notamment les femmes, les habitants des zones rurales.
Le rapport mentionne que « la pauvreté prive les enfants de la possibilité d’apprendre. Etre femme et pauvre est un double handicap ».