Serigne Mouhammedou Abdoulaye Cissé, imam de la grande mosquée "Ihsaane" de Saint-Louis (nord), a réaffirmé son engagement à poursuivre et à perpétuer l’œuvre de son père, El Hadji Madior Cissé, vénéré guide religieux dont les disciples commémorent jeudi le neuvième anniversaire du rappel à Dieu.
Serigne El Hadji Madior Cissé, guide religieux musulman et un des principaux artisans de la propagation de la confrérie tidiane dans la capitale du nord, a été rappelé à Dieu dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2007. Il avait 88 ans.
"C’est avec un cœur revigoré, qu’en ce jour de commémoration, je renouvelle solennellement l’engagement que j’avais pris auprès de vous, de poursuivre votre œuvre sur terre conformément aux recommandations de Serigne Ababacar SY (fils ainé d’El Hadji Malick Sy (principale figure de la confrérie Tidiane au Sénégal)", indique-t-il dans une déclaration transmise à l’APS.
"(…) Après nous avoir éclairés comme le soleil à son zénith, vous nous avez quittés en achevant votre noble mission peu avant la prière du crépuscule", souligne-t-il dans la déclaration intitulée "Lettre d’un fils à son père".
"Votre départ a laissé dans le cœur de vos fils, de vos filles, des talibés et sympathisants, une blessure qui ne veut pas guérir et un vide qui ne parvient pas à être comblé", ajoute Serigne Mouhammedou Abdoulaye Cissé dans ce document
Imam Mouhammedou Abdoulaye Cissé rappelle ainsi un des enseignements du prophète Mahomet, évoquant les œuvre qui pouvaient accompagner un fidèle dans sa tombe, à savoir "la construction d’une mosquée, l’enseignement d’une science ou un enfant qui prie pour lui".
A ce propos, il dit : "Mon cœur de fils est donc apaisé lorsque j’entends les appels du muezzin, les zikr (incantations) des fidèles et la transmission de vos enseignements qui raisonnent dans les murs de votre mosquée Ihsaane".
Serigne Madior Cissé a notamment fait bâtir cette mosquée, devenue au fil des années le point de convergence de centaines de fidèles à l’écoute de ses prêches et causeries ayant contribué à étendre sa renommée.
Des causeries aujourd’hui traduites sous forme de textes par son fils, le professeur Abdoullah Cissé, et mises en ligne sur le site officiel de la communauté Moutahabbiina Fillaahi.
Serigne Madior Cissé fut en effet un brillant intellectuel faisant du culte du savoir, de la rigueur et de l’humilité les maîtres mots de sa vie de Mouqaddam (grand disciple) de Serigne Ababacar Sy, le premier à avoir pris la succession de son père, El Hadj Malick Sy, au titre de khalife général des Tidjanes.
L’ancien guide spirituel de la dahira Mouttahabbiina Fillaahi (communauté de ceux qui s’aiment en Allah, affiliée à la tarîqa Tidjaniya) de Saint-Louis, fils d’Ahmadou Cissé et de Sokhna Aïssatou Gaye, puise son humilité et sa réputation dans son parcours intellectuel.
Il a appris le Coran auprès de Serigne Ahmadou Sarr Ndiaye Sarr, cadi et imam de Saint-Louis de l’époque, avant d’intégrer l’école française.
Il a fait ses études primaires à l’école Duval et secondaires au collège Blanchot (actuel lycée Ameth Fall), devenant greffier en chef au tribunal régional de Saint-Louis.