Professeur Bakary Samb sur la menace terroriste: "Aucun pays frontalier avec le Mali ne peut être tranquille" #aDakar

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Professeur Bakary Samb sur la menace terroriste: "Aucun pays frontalier avec le Mali ne peut être tranquille"

Publié le vendredi 1 avril 2016 | Sud Quotidien

© aDakar.com par DF
Présentation sur: "Les nouvelles menaces : enjeux et défis"
Dakar, le 08 Octobre 2015 - L`enseignant chercheur Bakary Samb a présenté le cours inaugural ’’Les nouvelles menaces : enjeux et défis’’ lors du lancement du Master II en ’’Défense, sécurité et paix’’ du Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS). Photo: Dr Bakary Samb, enseignant-chercheur

La proximité du Sénégal avec le Mali, pays touché par le terrorisme, est un risque, pense le chercheur et enseignant à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis. Bakary Samb a pris part hier, mercredi 30 mars, à une rencontre sur le terrorisme organisée par Partners West Africa et ayant pour thème: «Quel dialogue national pour la prévention des conflits en Afrique».

La crise sécuritaire qui sévit au Mali ne peut pas manquer d’avoir des conséquences sur ses voisins immédiats, les pays frontaliers. L’avis est de l’enseignant chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Bakary Samb, s’exprimant sur le terrorisme hier, mercredi 30 mars, lors d’une rencontre organisée par Partners West Africa et axée sur «Quel dialogue national pour la prévention des conflits en Afrique», a estimé «qu’aucun pays frontalier avec le Mali ne peut être tranquille».

La raison est, selon Bakary Samb, que les bandes armées profitent de la porosité des frontières pour étendre leurs actions dans les pays limitrophes avec les zones touchées. Evoquant ce qui pourrait être une solution contre les attaques de ces bandes armées, l’enseignant chercheur à l’Ugb exclut le recours excessif à la violence. «Rares sont les guerres qui se sont terminées sans un dialogue. À coté des solutions sécuritaires et militaires, il faut explorer les voies du dialogue. Les solutions strictement militaires n’ont jamais réglé la question du terrorisme», a-t-il dit. Pis, selon Bakary Samb, «si on continue dans les solutions armées, on tend vers une militarisation à outrance du continent. Ce qui pourrait être à l’origine de frustrations et de radicalisation».

VERS UN CHOC DES EXTREMES

De l’avis du professeur Bakary Samb, la religion est utilisée à des fins politiques. Nombreux sont ceux qui se cachent derrière le manteau «islamiste» pour semer des troubles ou faire une lutte politique. Aussi relève-t-il que les conflits ethniques ont aussi pris un caractère religieux. L’implication de l’occident aidant, la haine entre les communautés aboutit très souvent à un choc qui pourrait entrainer un affrontement entre les «islamistes radicaux» et «l’évangélisme conquérant».

Il s’y ajoute également que l’exclusion de certaines couches de la population est un fait profitable aux bandes armées. Pour le professeur Bakary Samb, ce sont ces exclus en perte de repère qui sont recrutés par les terroristes. Pour ne pas arriver à ce stade, l’enseignant chercheur pense qu’il est nécessaire d’assoir un dialogue inclusif, des échanges qui devront inclure toutes les franges de la société. Toutefois, la prévention doit aussi être de mise dans la lutte contre le terrorisme, conseille-t-il.