La question de l’éducation s’est avérée centrale au cours de la conférence. Adama Samassekou s’est interrogé sur la logique d’enseigner à un enfant dans une langue dans laquelle il ne pense même pas. A Hamidou Konaté de renchérir en expliquant que «ce n’est pas la langue qui est pauvre, ce sont ceux qui sont chargés de l’enseigner qui sont incompétents». D’après Boubacar Boris Diop, le Sénégal est en retard sur la réappropriation de ses langues nationales. En plus d’espérer qu’un jour on enseigne le français à partir du wolof, il a appelé à avoir davantage de journaux dans les langues du pays. L’écrivain sénégalais estime toutefois que «la situation n’est pas totalement noire». Car, «depuis la mort de Cheikh Anta Diop, en 1986, date à laquelle la condition des langues africaines était catastrophique, elles ont quand même gagné en visibilité». On compte des maisons d’édition qui comme Papyrus Afrique ou Ared qui n’existaient pas. On note aussi toute la production de Cheikh Alioune Ndao et enfin «les gens sont beaucoup plus conscients aujourd’hui qu’il y a deux décennies, de l’importance des langues nationales», a magnifié Boubacar Boris Diop. Il ne manque pas de saluer l’université de Saint-Louis d’où viennent de sortir les premiers licenciés en pulaar et en wolof. «Tous ces progrès, on les doit à Cheikh Anta Diop», a-t-il conclu.