Le Gouvernement, à travers le ministre de l’Enseignement supérieur, a annoncé avoir satisfait les revendications du Saes en les chiffrant. Il presse donc les enseignants du supérieur à rejoindre les amphis et à prendre leurs responsabilités.
C’est peut-être l’épilogue ou l’affrontement à fleurets mouchetés. Le Gouvernement a rencontré hier le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) pour trouver une solution à la crise qui secoue les universités publiques. Il a évalué hier la mise en œuvre du protocole d’accord conclu le 21 mars 2011qui tournait autour de la réforme des titres des enseignants du supérieur, de la loi relative au fonctionnement des universités, de la prise en charge médicale des enseignants, de la revalorisation des pensions de retraite des enseignants du supérieur. Et ces accords ont un coût : 72 milliards 661 millions 363 mille 950 F Cfa. Ils représentent, selon le Mesr, 24% du montant dédié au développement de l’Enseignement supérieur d’ici 2017 qui est de 302 milliards.
Le tableau des chiffres dévoilé par le Gouvernement est noir de milliards : pour le volet social, il accepté d’octroyer 8 milliards pour le relèvement des indemnités de logement, l’accès à la propriété bâtie, la construction de la cité des enseignants dans les régions, le maintien du pouvoir d’achat de l’enseignant (80% du dernier salaire net) et la prise en charge de plateforme sanitaire. Le ministre de l’Enseignement supérieur dit avoir proposé une augmentation de 50 000 francs Cfa par mois pour le relèvement de la prime académique spéciale au Saes. Lequel a porté plainte contre le Gouvernement pour dénoncer cette mesure (voir par ailleurs). Sur le plan pédagogique, ce sont 64 661 363 950 F Cfa qui sont retenus, selon le Gouvernement, pour l’achèvement de toutes les constructions en cours, la mise en place de plateformes de recherche, le programme de recrutement pour atteindre 70% d’enseignants permanents ou les réformes des titres qui ont été adoptées et promulguées le 19 février 2016.
Cette année, le Gouvernement s’est engagé à sécuriser les salaires, les indemnités et les voyages d’études des Per sur toute l’année. Selon lui, les budgets des universités, qui s’élèvent à plus 12, 431 milliards, ont été augmentés en 2016 pour éviter les revendications salariales. (Ucad : 7 461 626 000 F Cfa, Ugb : 1 735 609 000, Université de Bambey : 834 millions, Université de Ziguinchor : 800 millions, Université de Thiès : 1, 300 milliard, Ept : 300 millions).
Aujourd’hui, le Mesr prend à témoin l’opinion publique «qui chaque jour, se ceint les reins pour l’éducation et la formation des enfants et accepte que ces importantes ressources dédiées aux enseignants soient distraites des priorités comme la santé, l’accès à l’eau, à l’électricité, l’allègement du travail des femmes, la mortalité infantile, etc». Ces efforts consentis sont évidemment assujettis à des conditions fixées par le pouvoir qui «a pris dans les ressources publiques des moyens consistants pour régler des revendications portées par le Saes». Sur ce point, le ministère de l’Enseignement supérieur ne s’embarrasse pas de protocole pour étaler ses exigences : «Nous n’accepterons plus que les étudiantes et les étudiants à cause de grèves répétitives et injustifiées d’enseignants, soient sanctionnés injustement par des sessions uniques ou même par des invalidations de l’année.» On risque de s’acheminer vers une symétrie des rapports de force. Un syndicat avertit...