Même si d’aucuns parlent d’une certaine prolifération des banques au Sénégal, force est de constater que ces dernières n’en sont pas encore arrivées à pouvoir supporter le financement de l’économie nationale.
Le Sénégal compte près de 14 millions d'habitants. Cependant, la population n’est pas fortement bancarisée. Selon des chiffres de la BCEAO, en 2014, 15% de Sénégalais avaient un compte bancaire, soit un peu plus d'un million de citoyens. Les banques détenues par des capitaux étrangers sont ainsi à l’affût des parts de marché à conquérir. En 2015, elles ont réalisé un chiffre d'affaires dépassant les 200 milliards de F CFA pour près de 42 milliards de bénéfices. Pourtant, si la rentabilité du système bancaire d'un pays est définie comme étant une condition nécessaire à la croissance économique, certains spécialistes et entrepreneurs sont d’avis que les banques ne remplissent pas leur fonction essentielle de financement de l’économie au Sénégal.
Cette carence est notamment due à des taux d’intérêts trop élevés et des conditions difficiles à remplir pour la majorité des usagers. Une situation qui a amené des économistes tels que le docteur Adourahmane Sarr, fondateur et Président du Centre d’études pour le Financement du développement local (Cefdel), à militer pour l’introduction dans le système financier national de monnaies locales complémentaires pour répondre à la forte demande de financements des populations.
En effet, le taux de financement de l’économie par les banques sénégalaises n’est aujourd’hui que de 20% environ alors que dans les pays émergents, il se situe entre 60 et 80%. Ce qui nécessite de s’arrêter sur la question de l’impact des banques dans l’économie sénégalaise. Car, pour un pays qui aspire à l’émergence dans un horizon de vingt ans, il faudrait une politique plus volontariste de l’Etat pour inciter tous ces établissements bancaires à s’impliquer davantage dans le financement de l’économie.