Le ministre éthiopien des Affaires étrangères, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus a souligné, mardi à Dakar, qu’il éprouve un sentiment de colère devant la survivance du douloureux passé d’esclavage pour le continent africain.
Tedros Adhanom Ghebreyesus a fait part de cette sensation après avoir visité la maison des esclaves de l’île de Gorée.
"Au terme de ma visite j’ai ressenti beaucoup de colère. Non seulement le passé est présent, mais c’est qu’actuellement certains éléments de ce passé existent encore", a-t-il déploré à la cérémonie de signature d’un mémorandum d’entente dans les domaines de la culture et du tourisme avec son homologue sénégalais Mankeur Ndiaye.
"Dans le passé, cette violence était directe mais aujourd’hui, elle est indirecte", a estimé Tedros Adhanom Ghebreyesus qui a ajouté qu’à ce jour "l’Afrique n’est pas prise au sérieux".
Selon le patron de la diplomatie éthiopienne, "l’Afrique n’était pas écoutée et l’occident, sans vouloir le nommer, doit savoir que l’Afrique existe.
Dr Ghebreyesus a souligné que la "maison des esclaves de Gorée n’est pas simplement un lieu touristique, c’est aussi un lieu de mémoire rempli de messages".
"J’ai vécu des moments qui m’ont permis de faire une introspection qui va se poursuivre pour mieux comprendre le passé et le présent", a-t-il dit.
Il a remercié le Sénégal de lui avoir permis de visiter l’île de Gorée avant d’inviter tout le monde à s’y rendre.
Dr Ghebreyesus qui a regretté de n’avoir pas visité plus tôt la maison des esclaves a souligné que "c’est une expérience que tout le monde devrait vivre".