Des visiteurs indélicats ont profané des tombes et cassé d’autres objets divers trouvés sur place. Un acte répréhensible et condamné par le curé de la paroisse de Rufisque, Stanislas Diouf.
Lendemain de Pâques de désolation au cimetière catholique de Diokoul. «Il y a des crucifix qui ont été enlevés et c’est au moment où on était en train de vivre la passion de notre seigneur Jésus Christ, un moment fort pour les chrétiens», se désole le curé de la paroisse, Stanislas Diouf, venu le lundi constater les dégâts. Il a en outre déploré d’en être informé aussi tardivement (le lundi vers midi, Ndlr).
Pour autant, l’homme de Dieu relativise tout en qualifiant l’acte perpétré de «sale besogne». «Il ne faut pas dramatiser la chose, ce n’est pas aussi grave qu’on le pense», égrène-t-il. L’acte vaut cependant tout son pesant, du fait que c’est plus des faits de vandalisme et de sabotage qu’une histoire de vol d’objets. Des crucifix cassés au niveau des bras et des jambes, des croix arrachées, des pots de fleurs cassés ainsi que des dalles de tombes trouées. Tel est le constat après un détour sur les lieux. La moindre effraction notée à la porte d’entrée présage d’un passage des visiteurs inopportuns par le mur de clôture haut de trois mètres environ.
«Ces gens sont pires que des terroristes et ils peuvent mettre des bombes dans une église ou une mosquée», s’emporte Marc Sagna, un fidèle venu s’enquérir de la situation. «Il y a au moins six tombes qui ont été profanées», comptabilise Raul Turpin, le responsable du cimetière qui ne comprend pas grand-chose de ces actes. «Je ne sais pas s’ils cherchaient quelque chose, mais ce n’est pas la première fois. Il est temps qu’on respecte nos morts qui sont là en toute quiétude», lance-t-il comme cri, doutant aussi que les malfrats «aient emporté quelque chose».
D’après le témoignage du gardien, Jean Pierre Youm, les faits ont eu lieu le vendredi. «J’ai quitté le vendredi vers 13 heures pour me rendre à l’église pour le chemin de croix et j’ai constaté le saccage le samedi matin, en procédant au nettoyage quotidien», affirme le septuagénaire évoquant une affaire de «vol d’objets dans le cimetière quelque 3 ans plus tôt».
Le vœu du curé est que pareilles choses ne se répètent plus. «Nous allons saisir les autorités pour leur faire part de ce que nous avons constaté et nous allons renforcer la sécurité», décrète-t-il, n’excluant pas de déposer une plainte pour que l’affaire soit tirée au clair.
La communauté catholique a profité de l’événement douloureux pour exprimer à nouveau une vieille doléance. «Où que tu poses ton pied dans ce cimetière, c’est une tombe. Il faut que les autorités nous trouvent un espace pour un nouveau cimetière», fait savoir le responsable du cimetière implanté dans la commune de Rufisque Ouest et où se trouvent des tombes datant d’avant 1900.