Le ministre de l’éducation nationale, Serigne Mbaye Thiam, a annoncé hier, jeudi 24 mars, la mise en place en place d’un système d’accompagnement qui va soulager le privé dans la prise en charge des enseignants recrutés dans ces écoles. Il s’agit de les prendre en charge à hauteur de 60% la première année, d’inverser la tendance la 2ème année et la 3ème laisser la charge à 100% aux privés. Une déclaration faite lors de la cérémonie d’ouverture marquant les activités du 30ème anniversaire du groupe scolaire les pédagogues. Il a ainsi appelé les promoteurs du privé à mettre l’accent sur le recrutement des enseignants non casés au lieu de «débaucher» ceux du public.
«Nous sommes en train de travailler pour appuyer les promoteurs privés. Dans le recrutement des enseignants pour la lutte contre le chômage, l’Etat a prévu de prendre en charge les enseignants recrutés dans le privé à hauteur de 60% et le privé 40%. La deuxième année, on inverse les tendances, le privé 60% et l’Etat 40%. La 3ème année, le privé prend en charge à 100%. Nous l’avons déjà exploité dans certaines zones et bientôt ça sera effectif.» C’est l’annonce faite hier, jeudi 24 mars, par le ministre de l’éducation nationale, Serigne Mbaye Thiam, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture marquant les activités du 30ème anniversaire du groupe scolaire les pédagogues.
Cette démarche peut, selon lui, être une solution permettant les promoteurs des écoles privées à s’abstenir de recruter les enseignants de la fonction publique dans le secteur privé. Une pratique, de l’avis du ministre, qui ne fait qu’augmenter le chômage dans le pays. «Il faut prendre la responsabilité de former vos propres enseignants, les envoyer dans les centres de formations et ensuite les intégrer dans le système éducatif. Cela pourrait aider le pays dans le lutte contre le chômage ». Et de poursuivre : « supposons que vous prenez un enseignant, recruté dans le public dans vos établissements, ce dernier va bénéficier de deux emplois, alors qu’il y a un autre à la recherche d’emploi qui a les mêmes diplômes, qui n’a pas la chance d’être recruté par l’Etat et qui pouvait en bénéficier. ».
Pour le président directeur général dudit groupe Madieye Mbodji, l’école privée mérite, un accompagnement et un soutien accru de la part de l’Etat. Car, à en croire M. Mbodj, l’école privé non seulement est investie d’une mission essentielle de service public, mais elle s’efforce de faire de plus en plus du social, compte tenu de la conjoncture de crise multiforme et durable. De ce fait, le président directeur général a interpellé l’Etat sur un certain nombre de questionnements dont : «la révision des critères et modalités de reconnaissance des établissements privés ? Les critères et modalités d’octroi des subventions ? Mais aussi la facilitation dans la relation avec les fournisseurs, en accordant des subventions pour des dotations en charriots scientifiques ou en équipements informatiques et multimédias».
Le ministre de l’éducation nationale, s’est dit très attentif dans ces interpellations. Toutefois, il a tenu à rassurer le secteur privé en soutenant que « les points évoqués ont fait l’objet d’une révision et vos préoccupations ont été prises en compte. La subvention de l’école privée occupe une préoccupation centrale. Le ministère ne néglige aucun aspect», a-t-il avancé.
Soulignons que le groupe les pédagogues est parvenu, selon son président directeur général, à construire plusieurs établissements à Dakar dont le collège moderne 3ème millénaire et le complexe Xeltu aux Parcelles Assainies, ainsi que le groupe scolaire les pédagogues aux Hlm Grand Yoff. A cela s’ajoute le lycée d’excellence les Pédagogues Prestiges qui a vu le jour en octobre 2015.
MADIEYE MBODJ, PDG DU GROUPE LES PEDAGOGUES : «L’école sénégalaise ne fait plus rêver»
L’école sénégalaise reste un microcosme social qui subit actuellement beaucoup de contrecoups, à savoir l’indiscipline, la violence, la drogue, la sexualité débridée. C’est le constat fait par le président directeur général du groupe les pédagogues. Selon ce dernier, ces facteurs évoqués font que d’une part « l’école ne fait plus rêver à cause des vicissitudes économiques et sociales, de la dislocation des familles, de la dévalorisation du statut de l’enseignant, de la démotivation des élèves et étudiants, de l’obstacle du français, de l’inadéquation et de l’inefficience du système toujours prégnantes à différentes niveau et d’autre part du désintéressement des autorités qui s’éloignent à grands pas». M. Mbodj s’est ainsi demandé si nous ne donnons pas raison au philosophe grec, Platon qui nous prévenait en ces termes: « Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus, au-dessus d’eux, l’autorité de rien et de personne, alors, c’est là, en toute beauté, et en toute jeunesse, le début de la tyrannie», a-t-il ajouté.
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