Toutes les capitales régionales vont bientôt se doter de centres de gériatrie pour une meilleure prise en charge du 3e âge. L’annonce a été faite hier lors de la célébration de la journée nationale des personnes âgées.
Le vieillissement est aujourd’hui un processus connu, grâce aux progrès de la médecine, entre autres. Au Sénégal, selon les prévisions, le nombre de personnes âgées, qui a presque doublé en deux décennies, devrait connaître une forte augmentation, avec un taux d’accroissement annuel de 3,1%. En 2013, elle était de 745 752 individus. Selon le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Farba Lamine Sall, qui présidait hier la célébration de la journée nationale du 3e âge, un tel taux induit des défis liés à la prise en charge efficiente de cette frange de la population considérée comme particulièrement vulnérable. ‘’Nous devons nous organiser pour prendre en charge cette dimension. Jusque-là, l’espérance de vie est assez limitée. Mais avec les gains enregistrés en termes de santé, conditions de vie et de développement, on vit plus longtemps. Les services sociaux, les services d’habitat, les services de santé doivent s’adapter à cette nouvelle donne’’, a dit M. Sall
C’est dans ce cadre que le thème ‘’un environnement visible et sensible aux besoins des personnes âgées’’ a été choisi pour cette journée. Ainsi, pour une meilleure prise en charge, la création de centres de gériatrie et une radio est prévue. ‘’Il faut décentraliser autant que possible notre offre en matière de santé. La gériatrie ne peut pas être seulement concentrée à Dakar. Nous voulons avoir cette offre au niveau de toutes les capitales régionales. Cela entre dans le projet de stratégie nationale de la CMU. Ils sont en train de mettre un plan d’investissement sur les cinq prochaines années, à partir des gaps que nous avons identifiés ; et faire en sorte qu’habiter dans les régions ne soit pas une sanction’’, a-t-il expliqué.
‘’C’est une très bonne initiative, mais…’’
S’agissant du Plan sésame, Farba Lamine Sall a souligné qu’ils sont en train de travailler sur l’amélioration du ciblage pour être plus focalisés sur les personnes du troisième âge qui n’ont pas de prise en charge. Ce qui fait dire au président de l’association nationale des retraités civils et militaires Alioune Mbodji Dione, que tout le monde trouve son compte dans ce plan. Un avis que ne partage pas Moctar Fofana Niang de l’université du 3e âge. A son avis, dans le Plan sésame, on ne prend pas en charge ce dont ils ont le plus besoin. ‘’Le scanner n’est pas pris en compte, alors qu’il coûte excessivement cher pour nous qui sommes à la retraite. Beaucoup de personnes du troisième âge souffrent de diabète. Mais c’est nous qui achetons les molécules. Quand on est vieux, on a souvent des problèmes de vision. Et c’est nous qui achetons les lunettes. Tout cela devrait être pris en compte dans ce plan, mais ce n’est pas le cas’’, déplore M. Niang.
En outre, il souligne que même au centre médico-social où ils sont pris en charge, c’est sur rendez-vous. ‘’Les dates pour les rendez-vous sont souvent très éloignées. Donc, il faut une meilleure organisation pour une plus grande accessibilité. Il faut qu’on prépare notre retraite, parce que nous sommes confrontés à d’énormes difficultés que le Plan sésame ne prend pas en compte. C’est une très bonne initiative, mais il faut une réorganisation’’, a-t-il soutenu.