Après le référendum de dimanche qui n’a mobilisé que 40% des électeurs, l’Etat veut procéder au nettoyage du fichier électoral. A cet effet, le ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique compte retirer plus d’un million d’électeurs qui «ne se sont jamais rendus aux urnes depuis 2005».
Selon le ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique, le taux de participation au référendum de dimanche dernier est de 40,42% sur un nombre d’inscrits de 5 millions 496 mille 406. Une situation qui pose le problème de l’importance du taux d’abstention. Alors, pour amener les électeurs à voter massivement lors des prochaines échéances électorales, le gouvernement compte retirer ce qu’il appelle le «stock mort». En clair, il s’agit des personnes inscrites sur les listes électorales et qui ne se rendent jamais aux urnes pour accomplir leur devoir civique. «Le gouvernement va revoir le fichier électoral issu des accords entre les différentes parties du jeu politique en 2005. Cela fait suite à l’accroissement inverse du taux de participation. C’est ainsi que près d’1 million 500 mille électeurs, qui sont dans le fichier depuis cette date et qui ne votent pas, devront être enlevés pour avoir un fichier électoral fiable. Il y a des gens qui ne sont pas intéressés par le vote et qui figurent sur les listes électorales, ils doivent en être retirés», a préconisé Abdoulaye Daouda Diallo, ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, hier, lors d’une conférence de presse sur le bilan du référendum de dimanche.
Pour ce faire, M. Diallo informe que des pourparlers seront engagés avec les partis politiques en vue d’une «refonte» du fichier électoral. Interpellé sur le taux d’abstention important noté lors du scrutin de dimanche, il constate que celui-ci «a progressivement diminué à travers les différents référendums suite à l’accroissement inverse du nombre d’inscrits sur le fichier électoral». En outre, ajoute le ministre, «ce fichier compte un stock mort important depuis l’instauration de la carte nationale d’identité numérisée qui a été accompagnée par l’inscription automatique au fichier électoral». A cela s’ajoute les 190 mille électeurs privés de vote, à cause de la panne d’une machine qui confectionnait les cartes. Pour rompre avec ce genre de dysfonctionnement, l’Etat est train de réfléchir sur l’instauration d’une carte biométrique Cedeao qui fusionnerait la carte d’identité et celle d’électeur. «Nous discuterons avec la classe politique. S’ils sont dans ces dispositions, on peut fusionner la carte d’identité et celle d’électeur», promet le ministre sous le regard du secrétaire d’Etat à la communication, Yakham Mbaye, et certains de ses collaborateurs comme Oumar Maal, directeur général de la Police nationale.