La révision constitutionnelle soumise à référendum, dimanche, est de nature à délester le président de la République de ses pouvoirs au profit de l’Assemblée nationale, en ce qui concerne notamment le mode de désignation des membres du Conseil constitutionnel et le contrôle de l’exécutif, a souligné l’avocat Me Babacar Diallo.
"Avec ces réformes, le président [de la République] s’est délesté de beaucoup de ses pouvoirs en renforçant l’Assemblée nationale, parce que l’ancienne Constitution permettait (au chef de l’Etat) de nommer personnellement les membres du Conseil constitutionnel", a-t-il dit.
Babacar Diallo, membre du directoire de l’Alliance pour la République (APR, au pouvoir), s’exprimait jeudi, à Fatick, au cours d’un meeting dont le but était de partager avec les populations locales "les enjeux" de la réforme constitutionnelle soumise à l’appréciation des électeurs sénégalais.
"Il y a rien dans cette réforme qui renforce les pouvoirs du président de la République", a insisté Babacar Diallo, évoquant plutôt "un renforcement du pouvoir de l’Assemblée nationale".
Selon l’avocat, cette réforme prévoit de porter à sept les membres du Conseil constitutionnel, dont deux seront désormais nommés par le président de l’Assemblée nationale, une fois la révision constitutionnelle approuvée.
"Avec cette réforme, le président de la République veut mettre fin aux tripatouillages constitutionnel dans ce pays. Il veut qu’il y ait une stabilité institutionnelle dans ce pays (...)’’, a souligné Me Babacar Diallo.
Il reste que ce référendum est "une élection tout à fait normale" et "doit pouvoir se dérouler dans le calme. Il n’y a pas d’opposition entre personnes. Il ne s’agit pas d’élection présidentielle ou d’élections législatives. On est en présence d’un référendum qui est une rencontre entre le président et son peuple", a-t-il indiqué.
"Il s’agit de réformes qui sont proposées au peuple et qui sont suffisamment expliquées par le pouvoir. Je pense qu’il ne devrait pas avoir de problème de violence, d’autant plus qu’il ne s’agit simplement que de donner son avis sur une question qui est posée", a-t-il dit.
"Avec cette proposition qui est soumise au peuple par le président de la République, ces questions seront réglées et il n’y aura pas de changement dans le futur. Il règle une question ponctuelle mais également pour le futur", a poursuivi Me Diallo.
Aussi a-t-il exhorté les militants de l’APR à se rendre au niveau des commissions électorales pour retirer leurs cartes "en souffrances pour un vote massif’’, dimanche.