En conférence de presse hier, jeudi 17 mars à la Maison de la Presse, le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored) a appelé les journalistes à plus de rigueur et de responsabilité dans le traitement de l’information pendant cette très sensible période électorale : dans le respect d’un certain équilibre entre les différents camps politiques, et sans rajouter à la tension de ces derniers jours. Pour le président du Cored, le journaliste Bacary Domingo Mané, et idem pour le Tribunal des Pairs du Cored, qui est sorti de sa réserve, on ne parle finalement que très peu des fameux 15 points du référendum de ce 20 mars.
Attention…Attention à ne pas faire n’importe quoi pendant ce qui reste de la campagne électorale pour le référendum de ce dimanche 20 mars, et idem pour les jours qui suivront. Autrement dit, faire preuve de retenue, être assez responsable pour ne pas dire assez professionnel, pour ne pas privilégier l’un ou l’autre de ces camps politiques, que ce soit le «Oui» ou le «Non», par sympathie ou pour quelque raison que ce soit, ne serait-ce que par respect pour le public, qu’on veuille l’appeler lecteur, auditeur, téléspectateur etc. En conférence de presse hier, jeudi 17 mars à la Maison de la Presse, le président du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored), Bacary Domingo Mané, qui s’adressait aussi bien à ses confrères journalistes, qu’à l’opinion, a surtout regretté que l’information contenue dans certains de nos médias soit parfois «déséquilibrée» ou sans «juste milieu» : trop conciliante ou trop indulgente vis-vis à des uns, et toujours prête à taper sur les autres. Et le grand perdant de l’histoire, c’est souvent le public, qui se retrouve pris au piège d’un jeu dangereux qu’il ne maîtrise pas toujours.
L’exemple avec ce référendum, où l’on entretient selon lui une sorte de flou autour des fameux 15 points de la réforme institutionnelle, se contentant d’un traitement trop léger pour ne pas dire trop «superficiel» de la question, qui finit par embrouiller le citoyen.
Le président du Cored reviendra aussi sur la façon dont les médias ont abordé la question de ces dernières violences électorales, souvent avec très peu de retenue et beaucoup de «sensationnalisme», attisant le feu comme il dit, «consciemment ou inconsciemment». Au cours de cette même conférence de presse, le Tribunal des Pairs du Cored est comme qui dirait sorti de sa «réserve» ou de son mutisme, parce que «le contexte était trop important pour se taire».
Membre de cette juridiction, Saphie Ly Sow, qui appelle au «respect de l’information et du citoyen», fera elle aussi le constat que nous en sommes plus ou moins à «diffuser des informations plus que préoccupantes» sur des échanges de coups de feu, «qui ne font qu’attiser la tension», autrement dit sans y mettre les formes. Et pendant ce temps ajoute-t-elle, on ne dit pas suffisamment au citoyen ou au public, qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’un référendum ou d’une «consultation», et que l’on n’est en train d’élire personne. Dépassionnons le débat histoire de «ne pas rajouter au chaos» dit encore Saphie Ly Sow, qui pense elle aussi, comme Bacary Domingo Mané, que les journalistes ne parlent d’ailleurs que très peu de ces «très complexes» 15 points de la réforme, ni de ce qu’impliquerait un «Oui», un «Non», ou une abstention, alors que tout l’enjeu est là : «simplifier».
Parce que ce scrutin se déroule dans des conditions assez particulières, avec des délais très courts qui font peut-être que tout le monde ne maîtrise pas toujours tout.
Une brigade de veille le jour du scrutin
La question est encore à l’étude, mais le Cored envisage de mettre sur pied une brigade de veille ou une «situation room» le jour du scrutin, en collaboration avec le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), qui devrait pouvoir mettre à la disposition du Cored ses moyens techniques de monitoring, de façon à ce que le Cored ait accès à tout ce qui se dira sur nos radios et autres chaînes de télévision, avec la possibilité de pouvoir alerter la rédaction centrale concernée, en temps réel.