A deux jours de la clôture de la campagne pour le scrutin référendaire du 20 mars prochain, la tension a augmenté d’un cran hier, mercredi 16 mars, dans la capitale du Pakao. Les partisans du Oui et du Non se sont battus à coup de poing au rond-point et l’emprise de la mairie. Les derniers cités s’opposent à l’affichage des posters portant la mention du Oui dans cet espace. Il s’en est suivi une bataille rangée entre les deux camps, en l’absence de leurs leaders.
Les partisans du Oui et du Non, en vue du scrutin référendaire du 20 mars prochain, en sont venus aux mains hier, mercredi 16 mars, au rond-point et sur l’emprise de la mairie. A l’origine de cette bataille rangée, l’occupation de cet espace pour une meilleure visibilité de leur effigie et support de communication. Ne pouvant pas accepter que le camp de la coalition favorable au Oui étale ses banderoles et posters tout au long du mur de clôture de la mairie, les tenants du Non, de la catégorie des jeunes, se sont livrés à une désinstallation des supports ainsi postés. La réplique des jeunes de la mouvance présidentielle ne s’est pas fait attendre. C’est le tohubohu général: «nous en avons marre des promesses de Macky Sall. Regardez autour de vous, Sédhiou est la dernière des régions en termes de pauvreté et de précarité. Nous allons voter Non ici à Sédhiou et nous travaillons pour cela», déclarent ces adeptes du Non.
Sadio Camara, le responsable du mouvement Y en a marre ajoute que «le Y en a marre vote Non à Sédhiou comme partout ailleurs au Sénégal car le président de la République n’a consulté personne pour ses projets de référendum. Et, il n’a pas respecté sa promesse de réduire son mandat».
REPLIQUE DE LA COALITION DU OUI
Ces batailles rangées n’ont certes pas duré, mais ont valeur d’indice pour rappeler le climat délétère qui prévaut dans le landerneau politique à Sédhiou. Lisant cette scène peu ordinaire en spectacle, le président de la Commission communication du Comité de liaison communale, par ailleurs secrétaire général du Conseil départemental de Sédhiou a indiqué qu’«un Oui n’a de sens que lorsqu’on peut dire Non. Dans une démocratie, il faut qu’il y ait une opposition, mais elle ne peut, en aucune manière, signifier une animosité parce qu’il y a un avant référendum et il y aura un après référendum. Et on sera toujours entre sédhois. De ce fait, on doit se respecter et respecter les supports de l’autre. C’est mieux de convaincre et non de vaincre car c’est un débat d’idées», a déclaré Makama Ibrahima Diakité.
Au sujet de l’option de voter Oui, le président de la Commission communication du Comité de liaison communale rappelle que «lors du référendum de 2001, Sédhiou a voté Non. Et, jusqu’en 2009, nous n’avons connu que souffrance et pauvreté. Nous avons intérêt à voter Oui dans la mesure où les chantiers commencent à sortir des terres: le stade municipal, le hangar industriel, la rue du bac, la Chambre de commerce, la liste est longue».