Huit mois après son lancement officiel par le chef de l’Etat, le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) imprime sa marque dans plusieurs endroits du pays où la perspective d’une vie meilleure se profile grâce à la réalisation de forages, de pistes de production ou la distribution de matériel post-production.
Pendant tout ce temps également, le Directeur général du programme, Cheikh Diop, et les techniciens multiplient les visites de terrain pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux, écouter les réactions des populations bénéficiaires, procéder à la réception provisoire d’ouvrages.
S’agissant des ouvrages hydrauliques, la stratégie consiste à construire un forage multi-système qui va polariser différentes localités. Plusieurs ouvrages ont été réceptionnés provisoirement dans la zone sylvo-pastorale confrontée à un problème d’eau, dans
la région de Matam, à Diossong, dans la commune de Foundiougne, entres autres. Ces ouvrages vont fonctionner à l’énergie solaire et permettront aussi le développement des activités maraîchères.
Parmi les derniers ouvrages réceptionnés, il y a ceux de Gomone (Kaolack) et Ya Mousssa (Kédougou).
Le village de Gomone dans le département de Kaolack a acquis provisoirement un forage avec un débit de réception de 100 mètres cube par heure et un débit d’exploitation de 40 mètres cube par heure.
Cet ouvrage qui aura un château d’eau d’une capacité de 200 mètres cube va polariser 6 villages (Keur Ndéné Coumba Sarr, Diomkhel Sérére, Belawbé, Ngassakhass, Mboky Ndièmé et Ndaga Sambaré) grâce à un réseau d’adduction de 20 kilomètres.
La population totale est estimée à 3000 habitants pour le site centre et à 7069 âmes pour les villages polarisés, selon les chiffres fournis par le PUDC. Il est prévu la réalisation de 13 bornes fontaines et de 3 abreuvoirs pour le cheptel estimé à 61 00 têtes.
Ce forage est une première pour le village de Gomone fondé depuis 1912 et qui était auparavant alimenté par le Forage de Dya d’une profondeur 310 m et équipé d’un château d’eau de 100m3/15m et de débit 30m3/h. Cet ouvrage était surexploité.
Pour la première fois aussi, depuis sa fondation en 1977, le village de Ya Moussa dispose de l’eau potable grâce au forage réalisé dans le cadre du PUDC.
D’un coût de 20 millions de francs CFA, l’ouvrage réceptionné été réalisé en l’espace de 5 mois. Alimenté par l’énergie solaire, le forage d’une capacité de 3,5 mètres cube par heure dispose aussi d’un réservoir d’une capacité de 5000 litres. Et pourtant, le village n’était pas inscrit dans le programme initial.
Dans cette localité de la commune de Dindéfélo, nichée au milieu de la végétation et au pied des montagnes, la recherche de l’eau est une véritable corvée pour les habitants.
Il faut creuser aux endroits où la nappe phréatique affleure rapidement et recueillir une eau boueuse, impropre à la consommation.
Outre les forages, il y a aussi les pistes de production en cours de réalisation.
Dans ce domaine, on peut citer la piste Koungheul-Médinatoul Salam, dans la région de Kaffrine, d’un linéaire de 12 km. Il y a aussi le tronçon Kougheul-Makka Gouye, toujours dans la région de Kaffrine d’une longueur de 25 Km pour un coût de 900 millions de francs CFA.
Dans cette zone accidentée, avec plusieurs points de passage d’eau, les populations sont coupées du reste du pays pendant l’hivernage et se tournent vers la Gambie voisine. Au village de Fass-Tchékène, des témoins font état de personnes emportées par le courant de la rivière au moment de la traversée à bord de charrettes. A cela s’ajoute le problème d’évacuation en cas d’urgence.
En termes de pistes communautaires toujours, il faut relever les tronçons Kaffrine-Ndanga, 36 km, et Kaffrine-Toune, 5 Km.
’’Ces pistes vont désenclaver la zone, permettre l’acheminement des productions agricoles et des intrants, et surtout, pendant l’hivernage faciliter l’évacuation des malades vers Koungheul", souligne le directeur général du PUDC, Cheikh Diop qui a beaucoup insisté auprès des entreprises sur la qualité des ouvrages à réaliser.
Autre volet du PUDC qui vise l’allègement des travaux en milieu rural, la distribution d’équipements de transformation agricole notamment des décortiqueuses, des moulins à mil et des batteuses.
Chargée de couvrir les zones Centre et Nord du pays pour la fabrication des décortiqueuses et des moulins, l’entreprise Négodis est à 80% de taux d’exécution, selon son responsable, trouvé à Kaffrine, Mame Iba Mbaye.
Pour l’exécution de ce marché de 2, 450 milliards de francs CFA, l’entreprise a fait un "dispatching" en fonction des zones destinataires du matériel, explique toujours M. Mbaye.
A Kaffrine, comme dans les autres centres d’assemblage, l’entreprise travaille avec les artisans affiliés aux Chambre dés métiers. De quoi donner de l’emploi aux jeunes comme à Kaffrine où 50 jeunes travaillent à assembler les machines dans 7 ateliers, selon le président de la Chambre des métiers, Abdoulaye Dieng.
Au total, il est prévu la réalisation de plus de 3000 unités à l’échelle nationale.
Le Programme d’urgence de développement communautaire vise à contribuer à l’amélioration de l’accès des populations rurales aux services sociaux de base à travers la mise en place d’infrastructures socio-économiques.
Le milieu rural qui concentre la majorité de la population (57%) se consacre essentiellement à des activités agro-pastorales. Il est marqué par l’exode des jeunes vers les villes en quête d’emplois.
Le PUDC, doté d’un budget de 113 milliards, sur la période 2015-2016, est entièrement financé sur ressources propres du Sénégal.
Il permettra de construire et réhabiliter 3050 km kilomètres de pistes rurales, construire et réhabiliter 250 forages et châteaux d’eau, pour desservir 1016 villages, électrifier 325 villages.
L’objectif est également de mettre à disposition 5000 équipements ruraux, notamment des décortiqueuses et des batteuses, pour l’allègement des travaux en milieu rural.
S’agissant des activités connexes du volet électrification, il s’agit de raccorder 92 forages multi villages, 100 structures de santé (cases de santé, dispensaires, postes de santé centres de santé), créer 400 Petites Entreprises Rurales (moulins, tailleurs, menuisiers, campements, coordonnerie, vulganisateurs, ateliers électriques), électrifier au moins 155 établissements scolaires et 500 boutiques.
Le chef de l’Etat a demandé a gouvernement d’examiner la possibilité d’intégrer un volet complémentaire "réalisation d’infrastructures sanitaires" dans le PUDC afin "d’accroître l’accès des populations aux services de santé et de lutter contre la mortalité maternelle et la mortalité infanto- juvénile".