Loin de Diourbel, Boy Djinné, qui coule des jours tranquilles à Banjul, a été condamné hier par le Tribunal de grande instance à deux ans de prison ferme pour évasion.
Boy Djinné est un vrai cas pour la justice sénégalaise. A Banjul où il passe un agréable séjour, il occupe toujours l’actualité judiciaire chez lui. Il a été condamné hier par le Tribunal de grande instance de Diourbel à 2 ans de prison ferme pour évasion. Alors que les matons Maguette Diop, Tomace Danfa, Amadou Dolly Diouf ont écopé d’un mois assorti de sursis. C’est le premier volet de ses nombreuses évasions qui a été vidé hier. Le 17 avril 2008, Baye Modou Fall s’était évadé de la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel. Il avait percé la toiture en zinc du pavillon des mineurs où il était détenu.
Ce jour-là, Baye Modou Fall s’était introduit dans les toilettes en prétextant qu’il allait prendre un bain. Afin de ne pas attirer l’attention de ses codétenus, il aurait laissé couler l’eau. Ne voyant pas Baye Modou Fall ressortir après un long moment, ses codétenus ont alerté les matons qui ont constaté qu’il s’était fait la malle. «Il n’y avait pas assez d’effectifs (ils étaient quatre surveillants pour surveiller 350 détenus) et aussi le local qui servait de pavillon aux mineurs avait des toilettes avec des toitures en zinc», explique le maton.
La seconde évasion de Baye Modou Fall a eu lieu au mois d’octobre 2008. Ce jour-là, c’était Thomas Danfa qui était chef de poste. Avec toujours un effectif réduit (4 surveillants pour 350 détenus, là où les normes onusiennes parlent d’un surveillant de prison pour deux détenus), Baye Modou Fall, narre le maton à la retraite, avait mis le pénitencier sens dessus-dessous toute la journée : il se battait avec des détenus. Pour le sécuriser et assurer la sécurité des autres pensionnaires de la cellule de Baye Modou Fall, il s’en était ouvert à Amadou Dolly Diouf, à l’époque chef de cour, qui assurait l’intérim du directeur de la Maison d’arrêt et de correction. Ils prirent sur eux la responsabilité de le placer dans une cellule pour l’isoler et le protéger parce que Baye Modou Fall disait qu’il ne saurait rester en prison sans être édifié sur son sort et sur ce qui lui est reproché. Alors qu’il pleuvait des cordes, Baye Modou Fall a fugué après avoir enlevé une brique de la cellule construite vers les années 1930 pour grimper sur le mur. Et il s’est retrouvé dans la nature.
Le 2 décembre dernier, il s’était encore évadé de la Mac de Diourbel avant de rallier la Gambie. Arrêté puis libéré par la justice gambienne, Boy Djinné ne sera probablement pas extradé par Banjul malgré les sollicitations renouvelées de Dakar.