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Présence d’antibiotiques dans les aliments : L’Ascosen dénonce une situation dramatique au Sénégal
Publié le mercredi 16 mars 2016  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par DF
La ministre de l`énergie rencontre les associations de consommateurs
Dakar, le 25 Septembre 2014- La ministre de l’Energie et du Développement des énergies renouvelables a rencontré les associations de consommateurs. L`objet de la rencontre était principalement les tarifs de l`électricité que dénoncent beaucoup de clients. Momar Ndao, président de l`Ascosen




Les antibiotiques utilisés dans l’élevage sont une menace pour la santé publique. Selon l’Association sénégalaise pour la défense des consommateurs (Ascosen), la situation est dramatique au Sénégal avec une recrudescence de l’antibiorésistance.

Les antibiotiques utilisés dans l’élevage sont une menace pour la santé publique. Selon l’Association sénégalaise pour la défense des consommateurs (Ascosen) qui lance l’alerte à l’occasion de la célébration ce 15 mars de la Journée internationale des consommateurs, «la présence de résidus d’antibiotiques dans les aliments a des conséquences directes sur la santé du consommateur à cause des résidus et de l’apparition de souches résistantes». Selon les camarades de Momar Ndao, «ces bactéries résistantes provoquent de nombreuses infections qui sont beaucoup plus difficiles à traiter». Au Sénégal, «la situation est dramatique », indique l’Ascosen. «L’antibiorésistance est de plus en plus observée au Sénégal, tant par les médecins que les vétérinaires.» Des investigations sur la présence des résidus dans les viandes commercialisées à Dakar menées par l’Ecole inter-Etats des sciences et médecine vétérinaires (Eismv) et l’institut Pasteur de Dakar (Ipd) viennent confirmer que «les résidus d’antibiotiques sont présents dans les viandes que nous consommons». En effet, déjà en 2003, ces études ont montré que 43% des échantillons contenaient des résidus d’antibiotiques à des taux dépassant parfois les limites maximales de résidus. «La même année, une étude effectuée par l’institut Pasteur de Dakar a porté sur 231 échantillons de viande bovine, 228 échantillons de viande ovine et 100 carcasses de poulet. Les pourcentages des résultats positifs ont été les suivants : 42% chez les bovins, 11,4% chez les ovins et 3% chez les poulets», rapporte l’Ascosen.
Les bactéries résistantes trans­portées par les animaux de ferme peuvent se transmettre aux humains par la consommation de nourriture contaminée, le contact direct avec les animaux, ou par propagation dans l’environnement, par exemple dans de l’eau ou des sols contaminés, soulignent les consuméristes. «Les résidus d’antibiotiques présents dans les viandes fraîches sont les traces de traitement antimicrobiens antécédents, dont le délai d’attente, la dose, la durée de traitement ou les modalités d’injection n’ont pas été respectés».

Un contrôle permanent
L’organisation demande ainsi aux pouvoirs publics de «mettre en place un plan de contrôle permanent et systématique de la qualité des viandes pour vérifier la présence de résidus d’antibiotiques et détecter les résistances bactériennes». L’Ascosen préconise également une surveillance accrue des filières d’approvisionnement en médicaments vétérinaires. En effet, une des raisons pour lesquelles ce problème est si important, c’est la mauvaise utilisation des produits. «De nombreux éleveurs traitent eux-mêmes leurs animaux. Alors que légalement, seuls les vétérinaires et techniciens vétérinaires sont autorisés à délivrer les médicaments pour traiter les animaux», alerte l’Ascosen qui précise que les traitements sont effectués à l’initiative des éleveurs (sans ordonnance) dans 60% des cas. «Les éleveurs ne sont que 45% à suivre un plan de prophylaxie. Parmi ceux qui suivent un plan de prophylaxie, seuls 66% le respectent.» Résultat, «même si le type de molécules utilisées sont les mêmes que celles des vétérinaires, les notions sur les conditions et les quantités à administrer ou les délais d’attente sont absentes sans compter que certaines pratiques consistent à administrer aux ruminants des médicaments destinés à une autre espèce (volaille par exemple). Ce qui est extrêmement grave», selon l’Ascosen.
Au Sénégal, les viandes de volaille représentent environ 22% de la consommation, la viande bovine 48%, les ovins et caprins 25%, le porc 5%.
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