Les acteurs sénégalais de la lutte contre le Sida se sont réunis hier afin de trouver une position commune à la réunion de haut niveau sur cette pandémie, prévue du 8 au 10 juin 2016, à New York. Ce, dans le but d’éliminer la maladie qui n’est plus la seule priorité des pays face au terrorisme, aux migrations et autres urgences.
La lutte contre le VIH/Sida s’intensifie. Hier, tous les acteurs sénégalais de lutte contre le Sida ont organisé une consultation pour la préparation de la réunion de haut niveau prévue en juin prochain (8-10) à New York. Le but de cette réunion, a dit le secrétaire exécutif du Conseil National de Lutte contre le sida (CNLS), Docteur Safiétou Thiam, est d’établir une feuille de route qui mettrait fin à l’épidémie d’ici 2030. D’où la nécessité, selon elle, d’avoir une solution commune. ‘’Au Sénégal, il y a eu de bons résultats dans la lutte contre le VIH. Les nouvelles infections ont baissé de 50%. Tous ces résultats ont fait que les scientifiques se soient dits qu’il est possible de mettre fin à l’épidémie du sida en 2030’’, a expliqué Dr. Thiam.
Cependant, dit-elle, il y a un écart qui nous sépare de tous ces résultats. ‘’Cet écart, il faut que tout le monde se mobilise pour voir comment le combler. C’est pourquoi nous avons convoqué tous les acteurs de la lutte contre le Sida au Sénégal afin d’avoir une solution commune du Sénégal. C’est cette position qui va servir de base à la déclaration officielle du Sénégal qui sera portée par nos autorités. C’est un moment de plaidoyer aussi pour nous afin que le sida soit encore dans les priorités nationales, de mobiliser beaucoup de ressources pour le sida, pérenniser les actions qui ont été faites dans la lutte contre le VIH’’, a-t-elle soutenu.
Toujours, aux dires de Docteur Safiétou Thiam, il y a de nouveaux enjeux et des priorités qui font ombrage à la lutte contre le VIH. ‘’Je veux parler du terrorisme, des migrations. Parce que les principaux financeurs de la lutte contre le sida financent également ces activités. Je veux parler des climats et des maladies émergentes et d’autres urgences auxquelles le monde doit faire face. Donc le sida n’est plus la seule priorité en matière de santé, d’urgence socio-sanitaire. Nous devons faire aujourd’hui en sorte que le sida reste parmi ces priorités. C’est un premier objectif à atteindre’’, a-t-elle souligné.
L’autre objectif à atteindre, selon elle, est la mobilisation des partenaires et des ressources pour la lutte. ‘’Ce n’est pas au moment où nous nous approchons des objectifs importants, qu’il faut baisser la garde. Nous devons continuer non seulement à mobiliser les acteurs et les partenaires, mais c’est aussi le moment de faire entendre les populations qui sont prioritaires pour nous. C'est-à-dire les jeunes. Si on parle d’une génération sans sida, la génération est la leur. Nous devons travailler avec eux pour qu’ils nous disent comment faire pour qu’ils soient une génération indemne de sida. Nous voulons aussi que nos autorités portent ce leadership’’, a plaidé Dr. Safiétou Thiam.